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Aux Grisons, le Parc national gagne du terrain

La région des lacs des bouquetins avec, assis à gauche, Philippe Roch, directeur de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage. Keystone

La plus grande réserve naturelle de Suisse mesure désormais 172 km2. Ce mardi, la commune grisonne de Lavin a officiellement cédé 3,6 km2 de son territoire au Parc national. Cette extension est la première étape d´un vaste projet d´agrandissement.

C’est ce 1er août, date symbolique s’il en est, que la région grisonne des «Lajs da Macun», autrement dit «des lacs des bouquetins», a été officiellement intégrée au Parc national. Bien que modeste par sa superficie, malgré ses 23 lacs, le plateau de Macun apporte une réelle richesse à l’unique parc naturel de Suisse. Situé à 2600 mètres, le sous-sol cristallin du plateau permet en effet le développement d’un type de flore jusqu’alors inexistant dans la réserve.

Mais l’intégration de ces nouveaux 3,6 km2, offerts par Lavin, représente surtout une petite victoire pour les défenseurs de la nature. La commune de Basse-Engadine est en effet la première à participer à l’extension du Parc national en cédant une portion de son terrain.

D’ailleurs, le geste a été salué par le directeur de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage, Philippe Roch, qui en qualité de représentant du Conseil fédéral, n’a pas manqué de participer aux festivités organisées par la commune. Philippe Roch a notamment souligné, qu’en ce 1er août, la mise sous protection des lacs de Macun était un «cadeau magnifique» pour tout le pays.

Toutefois, le Parc national n’entend pas en rester là. Un projet d’agrandissement, à l’étude depuis plusieurs années, prévoit d’étendre le coeur de la réserve à 200 km2. Cette zone, où la protection de la faune et de la flore demeurerait absolue, serait entourée d’un espace périphérique qui, lui, laisserait une plus large place à l’activité humaine. Selon le projet à l’étude, cette zone tampon, d’une superficie de 300 km2, autoriserait la balade autant que la chasse et l’agriculture.

La réalisation de ce projet est toutefois en suspens. En effet, malgré des négociations soutenues menées avec les divers groupes d’intérêts de la région, des voix continuent de s’élever contre l’extension de la réserve naturelle. La création de la zone périphérique nécessite notamment l’approbation de la population de la vingtaine de communes concernées.

La dernière extension du Parc national remonte à 1961. Chaque année, 150 000 personnes, dont un quart de Suisses romands, visitent son territoire. Selon les responsables, sans agrandissement du site, la réserve naturelle risque l’asphyxie.

Vanda Janka

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