Biotechnologie: La Suisse dans la cour des grands
Le plus grand salon de biotechnologie au monde vient d'ouvrir ses portes à Washington.
BIO 2003 est la dixième édition du salon. Dans ce secteur, la Suisse joue dans la cour des plus grands, aux côtés des Etats-Unis et du Japon.
Les organisateurs de BIO attendent un nombre record d’exposants et de visiteurs pour une dixième édition que le Washington Post n’hésite pas à appeler «la mère de toutes les foires scientifiques».
«Pendant cinq jours, Washington sera le centre absolu du monde de la biotechnologie», affirme Carl Feldbaum, le président du salon.
«Nous attendons 15000 scientifiques et hommes d’affaires venant de 47 Etats de l’Union américaine et de plus de 50 pays», poursuit le président.
Une centaine de délégués suisses
L’Europe est la région du monde hors Etats-Unis qui envoie le plus de participants. Plus de 2300. La délégation suisse comprend une centaine de personnes, 14 sociétés, ainsi que l’Association des Entreprises Suisses de Biotechnologie.
Un Pavillon suisse, placé sous l’égide de Location Switzerland, occupera l’espace de onze stands au Palais des Congrès de Washington.
Location Switzerland, l’agence du gouvernement fédéral dont la mission est de promouvoir l’investissement étranger en Suisse, consent un effort particulier pour le salon.
«Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas être présents à BIO», déclare à swissinfo Mario Brossi, responsable du Pavillon suisse.
«BIO est de loin notre plus grand lieu d’exposition, parmi les trente évènements auxquels nous participons chaque année aux Etats-Unis et au Canada», précise ce responsable de Location Switzerland.
Un front commun inédit
La Suisse a d’ailleurs enfin décidé de présenter un front commun à BIO. Lors des éditions précédentes en effet, les trois principaux noyaux de recherche en biotechnologie du pays arrivaient en ordre dispersé au salon, et sous des étiquettes diverses: Mednet pour Zurich, BioAlps pour Genève et le canton de Vaud, et BioValley pour la région bâloise.
Mais pour la première fois cette année, tous les exposants sont tombés d’accord pour apparaître sous l’étiquette nationale de SwissBio.
«La Suisse est incontestablement l’un des acteurs les plus importants du monde de la biotechnologie, et l’espoir est là, au niveau du concept de marque, de fixer la biotechnologie suisse dans l’esprit des gens», explique Mario Brossi.
«Je pense que nous y parviendrons à travers le pavillon, mais aussi à travers les ateliers, les rencontres informelles et les réceptions qui vont se dérouler au salon et en marge du salon», ajoute-t-il.
Deux importants contrats
Deux importants contrats pourraient d’ailleurs être annoncés entre des entreprises suisses et américaines, selon Mario Brossi. Cela dit, même si des contrats sont passés à BIO, le salon est, avant tout, une vitrine et un forum pour les sociétés de biotechnologie.
«Le salon sert à amorcer des contacts et des contrats, à rencontrer du monde et à assurer un suivi des relations», indique à swissinfo Pietro Orsolini, responsable de la biotechnologie chez Debiopharm.
Cette entreprise de Lausanne est spécialisée dans la mise sur le marché et la licence de produits pharmaceutiques en Amérique du Nord, en Europe et au Japon.
Cependant, certains experts des Etats-Unis recommandent aux sociétés suisses d’aller au-delà de BIO.
«Certes, il est très important d’être représenté à BIO parce que le secteur de la biotechnologie suisse, bien que petit, se développe rapidement», précise à swissinfo Felix Frueh.
Petitesse des marchés suisse et européen
Et aussi, selon le fondateur du cabinet américain de consultants Stepoutside, «parce que les compagnies en sont à un stade où les marchés suisse et européen ne sont pas suffisants pour atteindre une masse critique».
Cela dit BIO reste un salon généraliste lance ce docteur en biologie moléculaire de l’université de Bâle et ancien chercheur à l’université de Stanford en Californie.
Et Felix Frueh de suggérer aux entreprises suisses de «participer, selon leurs spécialités, aux assemblées annuelles d’organismes tels que la Société Américaine de Génétique Humaine ou l’Association Américaine de Recherche sur le Cancer».
swissinfo, Marie-Christine Bonzom, Washington
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