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Bénédict de Tscharner: «Profession ambassadeur»

Un livre de Bénédict de Tscharner aux Editions Cabédita. Bénédict de Tscharner

Ancien ambassadeur de Suisse en France, aujourd'hui à la retraite, il publie une manière de livre de bord de ses cinq années passées à Paris.

Bénédict de Tscharner, diplomate au long cours, fait sienne la citation latine: «pas un jour sans une ligne».

«Profession ambassadeur», dont Bénédict de Tscharner et les Editions Cabédita viennent de lancer la diffusion à Genève, ne se veut «ni une chronique de la vie politique française contemporaine ni un exposé de la politique étrangère suisse».

Mais davantage et plus simplement une sorte de bloc-notes ou de livre de bord, «un pot-pourri», dit l’auteur, où se côtoient observations et réflexions au jour le jour, citations et notations sur des rencontres, visites, négociations et autres gestes de la vie quotidienne.

Le lecteur, commente Bénédict de Tscharner, y trouvera une image assez complète de la profession d’ambassadeur et comprendra que cette vie-là «ne se déroule pas dans un monde artificiel fait de mondanités et de faux-semblants».

Citoyens du monde

Profession: le mot dit un métier et un travail «exigeant, parfois frustrant, mais toujours enrichissant». Il dit aussi une «profession de foi» et la conviction que la diplomatie «est et reste un outil indispensable» des relations entre les États et les peuples.

Bénédict de Tscharner croit en tout cas en une certaine «communauté de valeurs» et dans «une sorte de lien invisible» qui unirait les diplomates du monde entier.

«Spécialistes de leur propre pays et instruments entre les mains de leurs autorités nationales, les diplomates sont aussi citoyens du monde et spécialistes de l’internationalité.

Plus critique et plus positif

Est-il aisé de représenter la Suisse, son gouvernement et la diversité de ses habitants? Avec le temps, répond l’ancien diplomate, on finit par s’en faire une opinion à la fois plus critique et plus positive».

Plus critique quand on voit parfois ses compatriotes bouder la communauté internationale ou, pire, lui faire la leçon. Plus positive en même temps car hors des frontières on a de son pays «une vue nettement plus flatteuse».

Dans son travail, l’ambassadeur de Suisse se doit donc «de trouver le bon mélange entre modestie et affirmation», savoir se mettre en avant quand il a quelque chose à dire, vivre pleinement et ne pas se cacher.

Et Bénédict de Tscharner de rompre une lance en faveur d’une politique étrangère helvétique toujours plus active car, dit-il, «les petits pays n’ont pas de poids naturel et doivent donc investir dans la diplomatie davantage que les grandes nations».

swissinfo/Bernard Weissbrodt, Genève

Bénédict de Tscharner:
Né en 1937 à Trub (Canton de Berne)
Études de droit à l’Université de Bâle et thèse de doctorat sur le GATT

Entré aux Affaires étrangères en 1963, il sera entre autres et successivement:
Délégué du gouvernement aux accords commerciaux
Chef de la Mission suisse auprès des Communautés européennes (Bruxelles)
Représentant permanent de la Suisse auprès de l’OSCE (Vienne)
Ambassadeur de Suisse en France (Paris)

Aujourd’hui à la retraite, Bénédict de Tscharner préside désormais la Fondation pour l’histoire des Suisses dans le monde.

Bénédict de Tscharner
«Profession ambassadeur»
Diplomate suisse en France
Éditions Cabédita
Collection Archives vivantes
328 pages

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