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Contestations contre le recensement 2010

Recensement 2010: chacun sera-t-il consulté ou procédera-t-on par échantillonnage? swissinfo.ch

L'idée de la Confédération de baser le recensement 2010 sur les registres des habitants plutôt que sur un questionnaire est rejetée par les milieux concernés.

Ils emboîtent ainsi le pas aux cantons, qui, craignant de perdre des informations importantes pour la planification de leurs politiques, ont déjà exprimé leur opposition.

C’est un rite depuis 1850: tous les 10 ans, les autorités helvétiques procèdent à un recensement de l’ensemble de la population vivant en Suisse. A cette fin, il y a eu pendant longtemps des «agents recenseurs». Puis en 2000, des questionnaires envoyés par courrier postal aux habitants, avec également pour eux la possibilité de répondre par Internet.

En ce qui concerne 2010, la méthode conçue par l’Office fédéral de la statistique (OFS) et mise en consultation jusqu’à ce mardi par le Département fédéral de l’intérieur prévoit que le prochain recensement de la population puise l’essentiel des informations dans les registres communaux et cantonaux.

Pour d’autres données, comme la profession, le lieu de travail ou le loyer, l’OFS veut enquêter par le biais d’échantillonnages.

Cette méthode serait moins onéreuse et éviterait aux habitants de devoir remplir un questionnaire. S’ils le désirent, les cantons pourraient compléter les résultats en recourant à des enquêtes par échantillonnages plus larges.

Lors d’une première procédure, les cantons s’étaient déjà opposés avec virulence au projet de la Confédération. En l’absence de questionnaire national, ils craignent en effet de perdre des informations importantes pour la planification de leurs politiques.

Problèmes de représentativité

La seconde phase de la consultation dégage des positions semblables, même si la modernisation du recensement n’est pas rejetée en tant que telle.

Ainsi, l’Association suisse pour l’aménagement national (ASPAN) souligne que l’aménagement du territoire et des transports publics sont tributaires de séries de données exhaustives et comparables.

Selon elle, même si quelques cantons élargissent l’échantillonnage, cela ne prendra pas suffisamment en considération les différences régionales.

Même son de cloche auprès de l’Union des villes suisses (UVS): selon elle, c’est un recensement sur la base des registres, mais «complété par un relevé exhaustif sélectif», qui «correspondrait le mieux aux besoins de notre pays».

L’Union des transports publics demande aussi des relevés exhaustifs dans les domaines où il n’existe pas de registres. Sinon, seules des données régionales grossières seraient encore disponibles pour la planification des transports, fait-elle observer. Il n’y aurait par exemple plus de données sur les flux de pendulaires.

Pour la Fédération suisse du tourisme, des données sur les résidences secondaires ou sur le tourisme dans les communes et des quartiers urbains feraient défaut avec le nouveau concept.

Le Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB) critique le fait que des estimations basées sur des échantillonnages ne sont représentatives que pour les plus grands cantons. Du point de vue des régions de montagne et donc de nombreux petits cantons, ce n’est pas acceptable.

L’Union des villes suisses, le SAB et la section alémanique de l’Association suisse des locataires (ASLOCA) craignent par ailleurs que de nombreuses communes ne soient pas en mesure d’harmoniser et d’adapter leurs registres jusqu’en 2010.

Offices régionaux pas consultés

La Conférence suisse des offices régionaux de statistique (CORSTAT) déplore que le système des enquêtes par échantillonnage proposé n’ait jamais été discuté par des organes de coopération entre l’OFS et les offices régionaux.

«C’est encore particulièrement flou», écrit la CORSTAT, stupéfaite par la manière d’agir de la Confédération.

swissinfo et les agences

– Le recensement fédéral est régulièrement organisé, tous les 10 ans, depuis 1850.

– Si le premier recensement a servi principalement au comptage des personnes, les enquêtes ont évolué au cours des années.

– Aujourd’hui, le recensement touche également des données comme les langues, les religions, les professions, la mobilité, le ménage, les bâtiments.

– Il est donc devenu un instrument de décision et de planification important pour la politique, l’économie et la société.

La méthode conçue par l’Office fédéral de la statistique pour le recensement 2010 prévoit que l’essentiel des informations sera puisé dans les registres communaux et cantonaux.
Pour d’autres données (profession, lieu de travail, loyer) l’OFS veut enquêter par le biais d’échantillonnages.

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