De l’industrie suisse à la nature camarguaise
Le Parc naturel régional de Camargue correspond à peu près au delta du Rhône, entre Grand Rhône (à l’ouest) et Petit Rhône (à l’est). Au cœur du Parc se trouve la Tour du Valat, immense domaine de 2500 hectares où se côtoient marais et forêt.
Il s’agit d’une station biologique due à l’initiative de Luc Hoffman, membre de la famille Hoffman-La Roche. Oui, la dynastie qui s’est illustrée dans l’industrie pharmaceutique. Luc Hoffman fut d’ailleurs l’administrateur de la société bâloise, puis le vice-président de son conseil d’administration de 1990 à 1996.
A la fin des années 40, Luc Hoffman, qui par ailleurs sera l’un des fondateurs et piliers du WWF International, achète des terres en Camargue. Passionné d’oiseaux, il y crée en 1954 une station ornithologique.
Zones humides
Dès les années 70, celle-ci élargit son champ d’action. Aujourd’hui, quelles sont les principales activités de la Tour du Valat? «Nous nous occupons des zones humides – marais, lacs, rivières – et notre terrain de jeu est principalement la zone méditerranéenne. Le but ultime de la Fondation étant la conservation de ces zones humides», répond le biologiste genevois Alain Crivelli.
Les activités de la Tour du Valat s’articulent donc autour de la recherche scientifique et de la conservation du patrimoine. Mais la préoccupation écologique est une chose… la réalité économique en est une autre.
Tiraillements
Et la Camargue, région agricole et industrielle (riz, salines), est une bonne illustration de cette opposition. Comment les producteurs perçoivent-ils les chercheurs? Défenseurs de la nature ou ayatollahs de l’écologie? «Cela dépend des personnes et des intérêts de chacun. Pour certains, on est trop proche des extrémistes verts. D’autres voient que ce n’est pas le cas.»
Selon Alain Crivelli, s’il n’y a pas de conflits graves, des tiraillements ont parfois lieu: «On a eu des différends à propos des flamants avec les riziculteurs, mais il a été résolu dans le cadre du Parc régional. On peut avoir parfois des problèmes quand on évoque le statut et les structures du parc. Ou la démoustiquation… »
La démoustiquation? Eh oui, les touristes, tout comme les Arlésiens, se plaignent de la virulence des moustiques camarguais. Mais la Tour du Valat veille. Car qui dit respect de la zone humide dit… respect du moustique!
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