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De la technologie helvétique en route vers Mars

Les moteurs des deux véhicules américains qui rouleront sur Mars sont de fabrication suisse. NASA

La proximité exceptionnelle de Mars est une aubaine pour les agences spatiales. Quatre satellites sont actuellement en route pour la planète rouge.

Et trois d’entre eux embarquent une bonne dose de technologie helvétique.

Prévu et calculé de longue date, le «grand minimum» de distance Terre-Mars n’a évidemment pas échappé aux agences spatiales.

Alors que les Russes n’ont désormais plus les moyens de se lancer dans ce type d’aventure, Japonais, Européens et Américains ont choisi de profiter de l’aubaine.

Partie la première, la sonde niponne Nozomi a connu des problèmes de trajectoire et ne devrait atteindre Mars qu’au début 2004.

Sa mission: se placer en orbite à 150 km au-dessus de la planète et étudier les hautes couches de son atmosphère et leur interaction avec les vents solaires.

Contrairement à la Terre en effet, Mars ne dispose d’aucune ceinture de radiations qui la protège contre les flux de particules émis régulièrement par le Soleil.

Et les astronautes qui se sont aventurés plus loin que la proche banlieue de notre planète savent le risque mortel que représentent ces vents solaires.

Des caméras neuchâteloises…

Lancée le 2 juin, la sonde Mars Express est la première mission européenne vers la planète rouge. Plus ambitieuse que l’agence japonaise, l’ESA entend poser une sonde automatique à la surface de Mars.

Baptisé Beagle 2, en hommage au nom du navire sur lequel Charles Darwin accomplit il y a 170 ans son premier voyage vers les Galapagos, ce petit robot va tenter de retrouver les traces d’une vie qui aurait pu se développer sur Mars en des temps reculés.

Et pour pouvoir y regarder de très près, Beagle 2 comprend trois caméras high-tech, développées par Space-X, entreprise issue du Centre suisse d’électronique et de microtechnique de Neuchâtel.

…et des moteurs obwaldiens

Quant aux Américains, ils vont tenter de rééditer – mais en mieux – l’exploit accompli en 1997 avec la mission Pathfinder. A l’époque, les images transmises de la surface de Mars par le robot Sojourner avaient fasciné le monde entier.

Et à l’époque déjà, ce mini-véhicule d’à peine dix kilos se déplaçait grâce à des moteurs «made in Switzerland».

Parmi dix-sept entreprises du monde entier, la NASA avait choisi Maxon Motor, une firme de Sachseln (OW) spécialisée dans la miniaturisation des moteurs électriques.

Au vu du succès de Pathfinder, c’est à nouveau à l’entreprise obwaldienne que l’agence américaine s’est adressée pour la propulsion de ses deux Mars Rovers.

Véritables monstres de 180 kilos chacun, ces véhicules tout-terrain sont d’authentiques «robots-géologues», voués à la recherche de traces d’eau et de vie. Et chacune de leurs six roues est mue par un moteur de Maxon Motor.

Après divers retards de lancement, les Rovers sont partis respectivement les 10 juin et 7 juillet derniers en direction de Mars, qu’ils devraient atteindre au début de 2004.

En attendant le premier homme sur Mars

Mais la NASA voit déjà plus loin. En 2007, la mission Phoenix ira creuser la glace qui recouvre une partie de la planète rouge, toujours à la recherche de traces d’une vie passée.

Et là aussi, la technologie suisse sera à l’honneur. L’agence américaine a mandaté l’Institut de microtechnique de l’Université de Neuchâtel pour mettre au point un microscope à force atomique adapté à la mission.

Comme tous les instruments et les composants embarqués à bord des missions martiennes, celui-ci devra être capable de résister aux chocs du lancement et de l’atterrissage, à des écarts de température de 160 degrés et à un séjour prolongé dans le vide, puis dans une atmosphère composée à 95% de gaz carbonique.

Quant au premier pas de l’homme sur Mars, si l’idée fait rêver, la réalisation est encore lointaine.

En l’état actuel de la technique, on ne sait pas encore comment mettre en orbite un vaisseau qui soit assez massif pour contenir le carburant et les réserves nécessaires à un voyage de plusieurs années (aller-retour et séjour sur Mars compris).

Sans parler des risques liés à la moindre éruption du fameux vent solaire…

swissinfo, Marc-André Miserez

– Le satellite japonais Nozomi atteindra Mars au début 2004. Il restera en orbite autour de la planète.

– La mission européenne Mars Express doit y arriver à fin 2003. Les caméras de l’atterrisseur sont suisses.

– Les deux Mars Rovers américaines sont attendues sur Mars début 2004. Leurs moteurs sont de fabrication suisse.

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