Des horloges neuchâteloises pour Galileo
Les Quinze ont donné leur feu vert au système de navigation européen par satellite. C'est à Neuchâtel que seront fabriquées les horloges de Galileo.
«Il s’agit d’une décision très positive pour l’Europe et pour la Suisse», se réjouit le délégué permanent de la Confédération auprès de l’ESA (Agence spatiale européenne».
Pascal Vinard ne cache pas sa fierté: «c’est tout de même assez extraordinaire que nous ayons décroché les contrats pour les deux types d’horloge utilisés par Galileo. C’est excellent pour l’image de marque de la Suisse».
Une victoire pour la Suisse et l’Europe
En effet, les 30 satellites – et les trois satellites de remplacement -de Galileo comprendront chacun quatre horloges «made in Switzerland».
Deux d’entre elles seront fabriquées par la société Temex Neuchâtel Time qui produit les horloges munies d’oscillateurs à rubidium. Et les deux autres – dites à maser à hydrogène – seront, elles, développées par l’Observatoire cantonal de Neuchâtel.
Chez Temex, la fierté pointe également. «Les horloges seront la pièce maîtresse du système», explique Pascal Rochat. Pour le directeur, la décision des Quinze «confirme sa conviction qu’il fallait un système alternatif au système militaire américain GPS». «C’est une victoire pour la Suisse et pour l’Europe», renchérit Pascal Rochat.
Les retombées positives pour la Suisse ne s’arrêteront pas là. Les entreprises spécialisées dans la fabrication d’antennes ou de panneaux solaires pourront participer aux appels d’offre qui seront prochainement lancés. On pense notamment à Contraves et à Ruag. «Mais la bagarre sera rude», prévient Pascal Vinard.
Un marché prometteur s’ouvre également pour l’application au sol des technologies spatiales. D’autres sociétés, Alcatel Space ou Tchip Semiconductor au Tessin sont intéressées.
Galileo est mieux que le GPS américain
Plus précis et plus fiable que le GPS américain, Galileo offrira également des services qui seront garantis. Ses applications, dans la vie quotidienne, seront multiples. On peut citer, entre autres, le guidage des avions et des voitures, l’assistance médicale, et la gestion des trafics routiers.
Seule ombre au tableau: la Suisse et la Norvège risquent de perdre leur statut d’observateur au comité de surveillance de Galileo. Un statut dont les deux pays bénéficient actuellement au comité directeur. Le Conseil de l’ESA se réunira spécialement le 13 avril pour régler cette question.
Projet commun à l’Union européenne et à l’ESA, Galileo devrait être opérationnel en 2008. Son coût s’élève à 3,25 milliards d’euros. «Ce qui correspond à 150 km de voies ferrées», souligne Pascal Vinard. Ce programme sera financé à parité par l’Union européenne et par l’ESA.
La Suisse a investi quelque 20 millions d’euros
La Suisse, qui est membre de l’ESA, a déjà mis environ 20 millions d’euros (30 millions de FS) dans le projet. Et, selon le principe du «retour géographique» pratiqué par l’ESA, elle devrait recevoir, en contrepartie, des contrats industriels pour un montant équivalent.
Loyola de Palacio avait également le sourire, mardi. «Enfin, nous avons dit oui à Galileo», s’est exclamée la commissaire chargée des transports et de l’énergie. Et de souligner que «l’Union européenne montre ainsi sa volonté de jouer un rôle sur la scène internationale».
Galileo apportera une indépendance certaine à l’Europe dans un domaine stratégique. Celui de la navigation par satellite. Mais il ouvre également aux industries européennes le marché des applications. Notamment le marché – gigantesque – de la téléphonie mobile.
swissinfo/Barbara Speziali à Bruxelles
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