L’esprit de Porto Alegre souffle sur la Suisse
Ouverture vendredi à Fribourg du premier Forum social suisse (FSS). Un événement inédit qui s’inspire de son grand frère brésilien.
Sous le slogan, «une autre Suisse est possible», ses participants se penchent sur le rôle de la Suisse dans un monde globalisé qu’ils souhaitent humain et solidaire.
«On s’approche de la constitution d’un réseau social jamais vu en Suisse», confie Sergio Ferrari, au journal la Liberté.
Au vu du soutien remporté par le petit frère de Porto Alegre, ce membre du comité de coordination du FSS a beau jeu de parler d’un effet boule de neige.
Pas moins de 80 mouvements sociaux sont de la partie à Fribourg. Des milieux culturels et syndicaux aux chrétiens engagés, des pacifistes et féministes aux organisations de coopération au développement, en passant par les mouvements de soutien aux sans-papiers.
Entre vendredi soir et dimanche, quelque 800 participants se réuniront sous la bannière du FSS, qui semble bien parti pour devenir un véritable événement médiatique.
Une initiative indépendante
Le petit frère de Porto Alegre se définit comme une «initiative citoyenne, de bas en haut, horizontale et transparente, indépendante des partis et des instances officielles».
Plaidant pour une mondialisation «solidaire et humaine», le FSS s’oppose «au système qui détruit les équilibres écologiques de la planète et augmente la brèche Nord-Sud».
Chico Whitaker, l’un des pères fondateurs de Porto Alegre, est du reste annoncé sur les bords de la Sarine. Il livrera un discours très attendu vendredi soir déjà.
Diffuser les idées altermondialistes en Suisse, voilà le but que s’est fixé ce premier FSS, mis sur pied en 18 mois. «Notre grand défi est l’alphabétisation politique», explique Sergio Ferrari
La constitution d’un tel mouvement social, sans précédent en Suisse, devrait pousser les partis politiques à se remettre en question, ajoute Sergio Ferrari.
Un regard sur les retraites
Concrètement, les participants pourront assister à cinq conférences et une quarantaine d’ateliers. Entre autres thèmes, il y sera discuté de la place financière suisse, du droit à la retraite, de la guerre et du néolibéralisme.
Ce programme et le contenu du Forum ne sont pas «dictés d’en haut», précise Christian Tirefort, président du syndicat Comedia. Ils émanent au contraire des mouvements sociaux, qui gèrent les conférences et les ateliers.
Car une autre ambition du Forum est de «mettre en réseau» les mouvements et de créer un espace de débat et de réflexion. Il s’agit également d’élaborer un «agenda unique» pour l’ensemble du mouvement social suisse.
En prise avec le terrain politique suisse, le FSS s’interrompra d’ailleurs samedi après-midi, le temps pour ses participants de se rendre à la manifestation nationale de défense des retraites organisée à Berne par l’Union syndicale suisse (USS).
Après quoi les manifestants seront invités à Fribourg pour un débat sur le même sujet.
Une ville plutôt satisfaite
Ce FSS sortira aussi du terrain strictement politique. Une programmation culturelle gratuite inclut des pièces de théâtre et les concerts des chanteurs romands Sarclo, Michel Bühler et le Bel Hubert.
L’accordéoniste Olivier Forel, autre musicien présent, juge urgente la participation des artistes aux mouvements altermondialistes.
La ville de Fribourg elle-même n’est pas la dernière à soutenir le FSS. Elle se dit très satisfaite d’accueillir la manifestation. Son maire, Dominique de Buman, en attend «un enrichissement et un apport constructif au débat politique».
swissinfo et les agences
Le premier Forum social suisse se tient à Fribourg du 19 au 21 septembre.
La manifestation est soutenue par 80 mouvements sociaux. Elle attend 800 participants.
Les organisateurs du FSS le définissent comme une initiative citoyenne, de bas en haut, horizontale, transparente et indépendante.
Le cheval de bataille de ce FSS est «une autre mondialisation solidaire et humaine».
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