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L’Inde et la Suisse veulent se rapprocher

Samuel Schmid (à gauche) et son hôte Abdul Kalam. Keystone

La Suisse et l’Inde vont maintenir leurs bonnes relations, en particulier dans les sciences et les techniques.

Tel est le bilan de la visite d’Etat du président indien Abdul Kalam, qui s’est terminée samedi.

«Nous devons développer notre coopération dans le domaine des sciences et des techniques, en créant des canaux directs entre partenaires indiens et suisses.» C’est ainsi que s’est exprimé le président indien Abdul Kalam, à l’issue de ses entretiens, vendredi à Berne, avec des membres du gouvernement suisse.

De son côté, Samuel Schmid, président de la Confédération, a mis l’accent sur l’ouverture de l’économie indienne à la concurrence internationale depuis 1991.

L’initiative de l’actuel Premier ministre Manmohan Singh, a marqué le début d’une coopération soutenue entre les deux pays, a relevé M. Schmid. «Depuis lors, les échanges n’ont cessé de s’intensifier», a-t-il ajouté.

«Près de 120 entreprises suisses ont choisi de s’établir dans votre pays et, de plus en plus, les firmes indiennes se montrent intéressées par le nôtre», a-t-il dit à M. Kalam.

Des relations qui seront développées

«Nous allons faire en sorte que cet élan ne s’arrête pas, car nous sommes convaincus que les relations économiques» entre les deux pays n’ont pas encore atteint leur «plein potentiel», a poursuivi Samuel Schmid.

Le président de la Confédération a rappelé que le gouvernement avait décidé le 18 mai d’intensifier ses relations avec les «nouvelles puissances», notamment asiatiques.

A cet égard, l’Inde occupe une place importante dans l’agenda des relations étrangères de la Suisse, a-t-il souligné.

La question des visas

Il a également fait allusion aux nombreux touristes suisses qui se rendent chaque année en Inde, estimant que les Indiens étaient eux aussi nombreux à venir en Suisse.

Un journaliste indien s’est toutefois inquiété de la difficulté pour les touristes indiens d’obtenir un visa pour la Suisse. Ils ne peuvent s’adresser qu’à deux ambassades pour l’ensemble du pays, à Delhi et Bombay, et l’attente est souvent longue.

«Nous faisons tout pour améliorer la situation mais je ne peux rien vous promettre pour l’instant, ce genre de démarche prend du temps en Suisse», a répondu M. Schmid.

Un siège au Conseil de sécurité

M. Kalam a ensuite pris la parole pour exposer les défis qui attendent l’Inde en matière de développement. Il a estimé que pour éradiquer la pauvreté dans son pays, la croissance devrait atteindre 10% par an pendant plus d’une décennie. Il a ainsi invité la Suisse à accueillir les investisseurs indiens, notamment dans le domaine des hautes technologies.

M. Kalam a estimé que la Suisse et l’Inde pouvaient «travailler ensemble» aider à développer les régions rurales et les 260 millions d’Indiens qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté.

Le président indien a aussi réaffirmé que son pays devait absolument «obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU». Par ailleurs, «il serait approprié que nos deux pays prennent la tête d’un mouvement international pour la paix», a-t-il affirmé, sans donner plus de précisions.

A ce sujet, Samuel Schmid a répondu avec retenue: «La Suisse appuie un élargissement, mais elle ne se prononce pas sur d’éventuelles candidatures avant que certains points ne soient clarifiés.»

Convergences technologiques

Les deux présidents se sont retrouvés sur la question de la collaboration entre scientifiques. Lors de sa visite mercredi et jeudi au CERN de Genève et aux écoles polytechniques fédérales de Lausanne et Zurich, M. Kalam a entrevu des possibilités dans les domaines de la convergence des nano-, bio- et info-technologies et de la recherche sur le cerveau.

M. Schmid s’est, lui, réjoui des échanges et de la mise sur pied de projets technologiques communs «qui seront au bénéfice de tous». Un accord de coopération scientifique avait été signé en 2003 lors de la visite en Inde du conseiller fédéral Pascal Couchepin.

Plus tôt dans l’après-midi, M. Kalam a reçu les honneurs militaires sur la place fédérale. Il a ensuite tenu à prendre un bain de foule, serrant les mains des nombreux Indiens venus le voir en sari ou agitant des petits drapeaux.

Einstein et les décors de Bollywood

Samedi, le président indien a terminé sa visite officielle en Suisse par une excursion dans la région bernoise en compagnie du président de la Confédération Samuel Schmid.

Physicien et spécialiste en aéronautique, Abdul Kalam a tout d’abord voulu visiter la maison d’Albert Einstein à Berne. Il s’est ensuite rendu dans l’Oberland bernois, un décor alpin très prisé des cinéastes de Bollywood.

swissinfo et les agences

A. P. J. Abdul Kalam est le premier chef de l’Etat indien en visite en Suisse depuis V. V. Giri en 1970.
L’actuel ministre suisse de l’Intérieur, Pascal Couchepin, s’était rendu en Inde durant son année de présidence en 2003.
Trois autres ministres suisses ont visité l’Inde depuis 1998.

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