«La Confédération doit payer plus pour les HES»

Martine Brunschwig Graf, présidente du Conseil des HES. Keystone Archive

Une manifestation d'enseignants vaudois est venue rappeler la fragilité du financement des Hautes écoles spécialisées (HES).

Selon Martine Brunschwig Graf, présidente du Conseil des HES, le gouvernement suisse doit augmenter sa participation.

La réforme des écoles professionnelles helvétiques est dans sa phase finale. Comme en témoigne l’ouverture prochaine de la Haute école spécialisée santé-social de Suisse romande.

Ce démarrage est terni par une manifestation et des menaces de grève proférées par les enseignants vaudois de ce réseau d’écoles romandes.

Ces professeurs réclament une clarification de leur statut et des hausses de salaires. Le point de vue de Martine Brunschwig Graf, présidente du Conseil des HES.

swissinfo: s’agit-il d’un problème purement vaudois?

Martine Brunschwig Graf: Le système HES santé-social implique 7 cantons et 34 sites de formation. En plus, ces sites ont différents statuts privés ou publics.

Nous n’avons donc pas procédé, au niveau romand, à une harmonisation des salaires. Et le seul problème d’ordre salarial s’est manifesté dans le canton de Vaud.

En revanche, il est vrai qu’il faudra encore élaborer le cadre général d’un statut pour les enseignants.

Les restrictions budgétaires au niveau cantonal pourraient-elles affecter l’achèvement du processus de mutation des HES ?

M.B.G : Le gros problème se situe au niveau de la Confédération. Le gouvernement doit normalement payer un tiers du budget des formations santé-social pour l’ensemble de la Suisse. Une participation qui devrait atteindre 80 millions de francs.

Or, la Confédération n’a prévu que 10 millions de francs de participation dans son budget 2003. Les cantons doivent donc assumer des charges qui sont du ressort de la Confédération.

Pourtant, Il avait toujours été entendu que la Confédération augmenterait sa participation. Ce qui d’ailleurs a été fait pour les HES techniques et économiques. Berne sait bien que les exigences liées aux HES entraînent des charges supplémentaires.

En Suisse romande, nous avons élaboré un budget qui tient compte de la défaillance fédérale. Mais cela représente pour l’ensemble des cantons un effort important. Et cela nous empêche d’attribuer toutes les ressources souhaitées à d’autres domaines de formation et de recherche.

Quand allez-vous réitérer vos demandes auprès de la Confédération ?

M.B.G : Nous l’avons déjà fait à plusieurs reprises. Le prochain rendez-vous sera le débat début novembre autour du message du Conseil fédéral pour la recherche et la technologie.


swissinfo/des propos recueillis par Frédéric Burnand

En bref

– La Suisse compte 7 hautes écoles spécialisées.
– Elles forment environ 17’000 élèves.
– Elles offrent plus de 200 filières dans l’économie d’entreprise, les technologies, les arts appliqués, la musique, la formation des enseignants, la santé et le social.
– Elles doivent former les cadres de l’économie suisse et fournir des diplômes internationalement reconnus.
– Elles coûtent environ 740 millions de francs par année.