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La face armée des progrès de la biotechnologie

Avec les mêmes bactéries, on peut guérir ou tuer, fabriquer un vaccin ou une arme biologique.

On retrouve dans les sciences génétiques les questions que l’on se posait déjà sur l’usage de la chimie et de la physique nucléaire à des fins militaires.

Il est loin le temps où certaines armées jetaient des cadavres par-dessus les remparts des citadelles assiégées pour en contaminer les habitants. Comme quoi on pouvait tout ignorer de la vie des microbes et mener déjà des agressions bactériologiques.

La guerre biologique, au sens où on l’entend aujourd’hui, remonte à la première guerre mondiale. Des agents pathogènes ont été utilisés par l’Allemagne pour attaquer des animaux de trait.

Lors du second conflit mondial, des chercheurs britanniques mirent au point une riposte à ce type d’attaque en développant la bactérie de l’anthrax, mais elle ne fut jamais appliquée.

Une vraie menace

Dans les années 90, c’est en découvrant l’ampleur du programme irakien que la communauté internationale a pris conscience que l’armement biologique pouvait représenter une vraie menace pour l’humanité.

Des experts onusiens (Mark Wheelis et Malcolm Dando) notent que «nous ne sommes pas confrontés à un seul type d’armes et à la façon dont il pourrait évoluer, mais à toute une série de systèmes d’armes potentiels et à leurs nombreux usages possibles.»

Les mêmes experts ajoutent que «la révolution que nous sommes en passe de connaître dans les domaines de la biologie et de la médecine va produire toute une série de technologies susceptibles d’être utilisées pour concevoir de nouvelles armes chimiques, biologiques ou à toxines».

Toute une panoplie potentielle

On peut imaginer toute une panoplie de micro-organismes génétiquement modifiés pour produire des microbes, d’autres qui attaquent le système immunitaire, d’autres encore qui résistent aux vaccins, etc.

Dans ce développement, l’agriculture servirait également de cible privilégiée, là surtout où l’on pratique la monoculture de plantes génétiquement identiques ou l’élevage intensif d’animaux de même souche.

Ajoutez à cela qu’il est relativement aisé de camoufler la fabrication des armes biologiques: cela ne requiert ni grands espaces ni installations sophistiquées.

swissinfo/Bernard Weissbrodt

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