La Suisse veut traiter l’affaire au niveau politique

La Suisse veut discuter de la panne de courant survenue dimanche en Italie avec les autorités des pays concernés, la France et l’Italie.

Selon le coordinateur suisse «Etrans», la lenteur des opérateurs italiens est en cause.

Au lendemain des faits, les premières explications tombent sur l’origine de la panne d’électricité qui a paralysé la péninsule italienne.

Le Bureau de coordination du réseau haute tension «Etrans», créé en 1999 par sept compagnies suisses d’électricité, est sorti de son silence mardi et dénonce la lenteur des opérateurs italiens.

Une question de minutes

Etrans, qui se définit comme indépendant des producteurs et des sociétés commerciales, a publié mardi sa version des faits. Dimanche à 3 h. 01, la ligne haute tension de 380 kV du Lukmanier a été coupée à la suite de la chute d’un arbre à Brunnen (SZ).

«A peine quelques minutes plus tard», le coordinateur avec le réseau italien a appelé ses interlocuteurs de la Péninsule afin qu’ils augmentent leur propre production.

Dans un tel cas de figure, compte tenu de l’importance des importations italiennes, la Péninsule doit augmenter sa production de courant sous peine de voir les autres lignes internationales surchargées et se déconnecter.

«Selon les informations dont nous disposons, la réaction de l’Italie a été bien trop lente, si bien qu’à partir de 3 h. 30 les lignes venant de France, de Suisse, d’Autriche et de Slovénie ont été surchargées et se sont déconnectées l’une après l’autre en cascade», a expliqué Etrans.

Investigations en cours

Ce n’est que vers 13 heures que le courant est revenu dans les lignes à haute tension internationales et que l’Italie a pu importer à nouveau environ 85% des quantités d’électricité prévues.

Les investigations en cours portent essentiellement sur la coupure des lignes internationales et la relance tardive de la production en Italie, a encore précisé Etrans.

«Pour nous, la cause du blackout en Italie résulte vraisemblablement d’une erreur de connexion d’un opérateur de réseau italien», a rappelé de son côté Rolf Schmid, porte-parole de la société d’électricité Atel à Olten (SO).

L’Italie est un gros importateur d’électricité et cette situation nécessite une coordination permanente, essentiellement entre trois pays: la France, l’Italie et la Suisse.

Pour Etrans, cette affaire montre la stabilité de l’approvisionnement en Suisse car même des problèmes comme ceux de dimanche n’ont provoqué que des interruptions locales de courant de courte durée dans les communes frontalières.

Sécurité en cause

L’Office fédéral de l’énergie (OFEN), va établir des contacts parallèles à ceux des sociétés d’électricité des pays concernés, a annoncé de son côté Urs Ritschard.

Il s’agit notamment d’assurer au niveau des Etats la sécurité de l’approvisionnement en courant. Ces questions étaient en premier lieu réglées par des contacts internationaux entre les sociétés d’électricité.

Les autorités fédérales considèrent que la gestion des événements a bien fonctionné en Suisse. La ligne haute tension a été remise en fonction dans un intervalle de temps relativement court et les coupures de courant à Genève et dans le sud du pays n’ont pas duré longtemps, a observé Urs Ritschard.

Un tel événement n’est donc pas à craindre dans ce pays. «Le réseau électrique suisse est en bon état sur les plans technique et fonctionnel», a-t-il conclu.

swissinfo et les agences