Le biotech suisse en phase de décollage
L'année s'annonce faste pour les sociétés de biotech suisses. Avec un chiffre d'affaires de 3 milliards de francs et 8000 employés.
Alexandra Richardson est aux anges. Cette jeune Américaine du Bureau de transfert de technologies à l’Université de Genève a fait le plein de contacts. Elle a profité de la première édition du Salon européen des biotechnologies organisé cette semaine à Genève.
«Biodata offre une grande visibilité aux universités et à la région lémanique, confie-t-elle. Et ça pourrait bien faciliter notre travail. Une société américaine s’est intéressée à une technologie développée par les chercheurs genevois. Nous allons la contacter bientôt.»
D’origine américaine également, Anne Richter, directrice du Réseau, le lobby romand de l’industrie high tech, ne cache pas sa satisfaction non plus.
Une douce euphorie
En fait, cette semaine, la ville de Genève était résolument placée sous le signe du biotech. Outre Biodata, la cité de Calvin accueillait, en effet, également Biobusiness.
Il s’agissait de trois jours de formation organisés par la société Johnson et Johnson à l’intention des dirigeants des grandes entreprises de la pharma, telles que Novartis, Glaxosmithkline et Serono. D’ailleurs, beaucoup de sociétés ont profité de l’occasion pour participer aux deux rencontres.
«2002 sera une année charnière pour l’industrie du biotech, affirme l’organisateur de Biodata, Christophe Lamps. On pourrait assister à la multiplication d’IPO de jeunes sociétés de biotechnologies.»
Basilea, Prionics et Cytos, bientôt en bourse
Aux Etats-Unis, une première entrée en bourse est prévue prochainement. Si ce test réussit, plusieurs sociétés helvétiques, comme Basilea, Prionics et Cytos, pourraient entrer en bourse dans les mois à venir.
Ces sociétés ont connu des moments difficiles. Mais, depuis, elles ont mûri. Et, contrairement aux géants de la pharma – dont plusieurs gros brevets arrivent à échéance cette année -, elles ont des produits dont la commercialisation pourrait débuter bientôt.
A noter que dans les petites sociétés biotech, la recherche est plus efficace que dans une pharma traditionnelle. D’ailleurs, une entreprise comme Serono prévoit d’externaliser entre 30% et 40% de ses activités de recherche.
Bref, en 2002, le secteur du biotech a de fortes chances d’avoir le vent en poupe. Même si la bourse ne lui réserve pas l’accueil favorable qu’il mérite.
Giuseppe Melillo
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