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Le ciel se dégage sur la décharge de Bonfol

Le site de Bonfol: sous la verdure, 114 000 tonnes de déchets toxiques. Keystone Archive

L'étude sur l'assainissement de la décharge chimique de Bonfol (JU), présentée mardi, retient deux variantes: l'incinération ou la vitrification des déchets. Le gouvernement jurassien, la chimie bâloise et Greenpeace saluent ce pas important.

«La chimie bâloise a respecté ses engagements», se réjouit le ministre jurassien de l’environnement Pierre Kohler. Les délais ont été tenus. Le rapport d’experts indépendants était attendu pour mai 2001. Il a été remis ce mardi aux autorités jurassiennes.

Les experts devaient proposer des solutions concrètes pour éliminer les 114 000 tonnes de déchets stockés à Bonfol par Novartis, Roche, Ciba SC et Clariant notamment, de 1961 à 1979. L’étude retient finalement deux options: l’incinération ou la vitrification.

Sur le principe du pollueur-payeur, l’Industrie chimique bâloise (BCI) assume les coûts de l’assainissement. Ils sont estimés à 200 millions de francs. «Les coûts ne varient pas énormément d’une méthode à l’autre», précise Jérôme Oeuvray, chargé de la communication à la BCI.

Les autorités jurassiennes doivent maintenant évaluer ces méthodes. Des essais d’incinération et de vitrification seront réalisés. Et sur la base de ces tests, le gouvernement fera son choix d’ici à fin 2003.

Ensuite, il faudra compter deux à trois ans de préparation. Notamment pour assurer la sécurité de la population et la protection de l’environnement. Les travaux d’assainissement eux-mêmes devraient durer entre sept et huit ans, selon les experts.

Un délai qui convient au ministre jurassien de l’environnement. «La chimie bâloise s’est engagée à terminer l’assainissement jusqu’en 2010. Alors qu’elle prévoyait, il y a quelques mois encore, de terminer en 2015. Elle a donc suivi nos propositions.»

La pression des autorités jurassiennes n’est certainement pas étrangère à cette accélération. Les interventions très médiatisées de Greenpeace non plus. Il y a une année, l’organisation écologiste avait occupé le site de Bonfol.

Aujourd’hui, Greenpeace se dit, elle aussi, satisfaite de l’évolution de la situation. «Nous avons obtenu une avancée notable dans les travaux préparatoires», constate le porte-parole Clément Tolusso. Pour l’instant, l’organisation ne se prononce pas sur la variante qu’elle préfère. Mais ses experts vont se pencher sur la question.

«Pas de nouvelle intervention spectaculaire donc, ajoute le porte-parole. Mais cela ne signifie pas que nous abandonnons. Surtout pas. Nous allons suivre le dossier pendant ces huit prochaines années. Et si nécessaire… Nous interviendrons.»

De son côté, la chimie bâloise a compris l’intérêt qu’elle avait à défendre. «Maintenant que nous avons décidé d’assumer notre responsabilité, nous voulons résoudre le problème le plus rapidement possible, assure Jérôme Oeuvray. Il ne s’agit pas du tout de gagner du temps. Au contraire.»

Alexandra Richard

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