Le contre-projet «Avanti» s’écrase sur le Gothard
Le peuple a asséné un camouflet au Parlement en refusant le contre-projet à l’initiative «Avanti». L’idée d’un second tunnel routier au Gothard a fait couler le projet.
Mais il reste toujours à trouver des solutions pour un réseau routier au bord de l’asphyxie.
Le résultat de dimanche n’est de loin pas une surprise. Les différents sondages laissaient en effet entrevoir cette issue. Mais c’est l’ampleur du refus qui a de quoi étonner.
L’analyse des chiffres montre très clairement que le cercle des opposants a très largement dépassé les milieux de la gauche et des défenseurs de l’environnent, traditionnellement opposés à l’extension du trafic routier.
C’est finalement l’ensemble du peuple suisse qui a exprimé son refus, au-delà de tout clivage de partis ou d’appartenance linguistique.
Négation de la volonté populaire
L’initiative «Avanti» demandait clairement le creusement d’un second tunnel routier au Gothard. Le contre-projet du Parlement n’allait pas si loin, se contentant de laisser la porte ouverte à un tel projet.
Mais couper la poire en deux n’aura finalement pas suffit. L’idée même d’un second tunnel se sera révélée fatale pour l’ensemble du contre-projet.
En 1994, le peuple avait accepté une initiative (Initiative des Alpes) visant à protéger l’arc alpin contre toute nouvelle extension du trafic routier. Or force est de constater que, dix ans après, cette volonté reste la même. Pour l’avoir ignoré, le Parlement vient de subir un cinglant camouflet.
Les sondages de l’institut de recherches gfs.berne avaient clairement montré que s’opposer à un second tunnel routier au Gothard conduisait à s’opposer à l’ensemble du contre-projet. Les résultats du vote de dimanche confirment cette prédiction.
La protection des Alpes semble en effet avoir bel et bien été un critère déterminant. Le refus au contre-projet a été certes clair dans toutes les régions, mais il a atteint des sommets dans les cantons alpins: 74% dans les Grisons, 73% à Uri, 71% en Valais.
Un ouvrage à remettre sur le métier
Le contre-projet contenait pourtant des points positifs. Ainsi, l’aide financière apportée aux transports publics pour améliorer le trafic des agglomérations.
Par ailleurs, le problème des goulets d’étranglement sur certains axes (l’autoroute Genève-Lausanne par exemple) reste entier.
Le contre-projet aurait permis d’apporter des solutions. Mais désormais tout est à refaire.
Il n’est en effet guère pensable que les autorités laissent les goulets d’étranglement s’étendre jusqu’à provoquer une paralysie presque complète de certaines parties du réseau. Reste à voir maintenant de quelle manière l’ouvrage pourra être remis sur le métier.
swissinfo, Olivier Pauchard
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