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Les chiens Saint-Bernard sont sauvés

Beau cadeau de Noël pour les Saint-Bernard. Keystone

L'avenir des Saint-Bernard est assuré. La fondation «Barry» perpétuera leur élevage tandis qu'un mécène investira quatre millions pour leur construire un musée.

Une bonne nouvelle pour tous les amateurs de ces chiens de sauvetage, dont les chanoines de l’hospice ne peuvent plus assurer l’élevage.

Il y a deux mois, les chanoines de l’hospice du Grand Saint- Bernard, situé sur la frontière entre l’Italie et le canton du Valais, annonçaient la mise en vente de leur élevage.

Depuis, plusieurs mécènes extérieurs au canton se sont mobilisés pour assurer aux descendants valaisans de «Barry» – mythique chien sauveteur né en 1800 – non seulement le gîte et le couvert, mais aussi la construction d’un musée.

Jeudi, la presse était conviée à l’hôtel de ville de Martigny, point de départ de la route qui mène au col et au tunnel du Grand-Saint-Bernard pour assister à la signature de plusieurs conventions de collaboration entre ces mécènes.

La ville de Martigny ainsi que Léonard Gianadda, père de la fondation Pierre Gianadda, sont également parties prenantes aux projets.

La Fondation «Barry»

A l’avenir, l’élevage des chiens Saint-Bernard sera assuré par la fondation «Barry». Emmenée par Rudolf Thomann, président du club suisse des Saint-Bernard, cette fondation sera créée en janvier 2005 grâce à la contribution financière d’une artiste bâloise.

La fondation rachetera l’élevage des chanoines mais aussi l’actuel chenil des Grandes-Maresches de Martigny où les chiens passent l’hiver. Pour financer son activité, la fondation compte, à terme, solliciter les collectivités publiques.

Un musée vivant

La fondation «Barry», collaborera étroitement avec la fondation «Bernard et Caroline de Wattewille» créée jeudi dans l’optique de construire à Martigny un musée dédié aux chiens Saint-Bernard. La fondation «Barry» conduira chaque jour six chiens dans la cour du musée afin que le public puisse les admirer.

A l’intérieur sur une surface de 700 m², le musée présentera de manière intéractive et didactique, à l’intention première des familles et des enfants, les facettes de la vie des chiens Saint- Bernard. Ce musée devrait ouvrir ses portes au printemps 2006 dans l’ancien arsenal de la ville de Martigny.

Sa construction sera entièrement financée par le couple de Wattewille à raison de quatre millions de francs, cinq millions si nécessaire. Le couple s’est de plus engagé à couvrir un éventuel déficit d’exploitation durant dix ans.

Ex-banquier privé à Genève, Bernard de Wattewille a motivé son engagement par la volonté de «préserver et faire vivre l’histoire de ce chien symbolique». La ville de Martigny est également impliquée dans le projet notamment par la mise à disposition des locaux, la construction de voies d’accès et d’un parking.

Plus assez de moines

Le supérieur de la Maison du Grand Saint-Bernard, l’abbé-prévôt Benoît Vouilloz, s’est pour sa part déclaré «soulagé» des solutions trouvées pour les chiens. En octobre dernier, la congrégation avait annoncé qu’elle devait les mettre en vente faute d’avoir assez de moines pour s’en occuper.

Cette vente était toutefois soumise à deux conditions qui seront remplies: que l’élevage se perpétue et que le chenil de l’hospice soit occupé en été. Chaque été en effet, quelque 10 000 visiteurs se pressent au chenil du col du Grand Saint-Bernard pour admirer les chiens qui symbolisent la Suisse dans le monde entier.

swissinfo et les agences

– C’est entre les années 1660 et 1670 que les premiers chiens font leur apparition à l’hospice du Grand-Saint-Bernard. Au départ, ce sont des chiens de garde.

– On les décrit toujours comme des animaux de très grande taille, mais ils étaient alors probablement bien plus petits que les Saint-Bernard actuels.

– Le fameux Barry détient le record de 41 sauvetages, effectués au début des années 1800.

– A ce jour, ces chiens sont venus au secours de plus de 2000 personnes égarées dans la neige ou sous les avalanches.

– Les Saint-Bernard n’ont jamais porté de petit tonneau d’eau-de-vie au cou. C’est une pure invention des artistes et des écrivains du 19e siècle.

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