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Les leaders définissent leurs priorités

Selon le patron de Novartis Daniel Vasella, les progrès sont réels face à la pauvreté. swissinfo.ch

La pauvreté est le principal challenge auquel se trouve confrontée la communauté internationale en 2005, estiment les participants au WEF.

Par vote, ils ont aussi plébiscité les thèmes d’une mondialisation plus équitable et du changement climatique comme axes de travail prioritaire durant le forum.

Parmi les autres thèmes de préoccupation des leaders réunis en session plénière afin de définir leurs priorités: l’accès à l’enseignement de base pour tous, la recherche de la paix au Moyen-Orient et l’amélioration de la «gouvernance globale».

Cette manière de définir les priorités dans le cadre de ce que le WEF a baptisé son «Global Town Hall» avait mercredi des petits airs de démocratie directe à la suisse.

Porte-parole du WEF, Mark Adam confirme que ce Global Town Hall est basé sur l’idée de l’engagement politique direct introduit par les Suisses au 15e siècle.

Pour la première fois en 35 ans d’existence du forum, la chance était offerte à la majorité des participants de voter directement en faveur des six priorités exigeant une action immédiate de la part des leaders mondiaux.

En faire assez?

Coprésident du WEF et patron de Novartis (multinationale suisse du secteur pharmaceutique), Daniel Vassella estimait avant ce Global Town Hall que la pauvreté dans le monde est un challenge d’une signification toute particulière.

En conférence de presse, Daniel Vassella confiait son espoir que la réunion annuelle 2005 du WEF encourage les personnalités présentes à «avancer et mettre en place des solutions pragmatiques, chacune dans son secteur.»

Questionné sur le rôle et l’ampleur des efforts du secteur pharma dans l’éradication de la pauvreté, le patron helvétique indique à swissinfo: «Il est clair qu’on peut toujours faire davantage. Mais il est évident que nous faisons beaucoup!»

«Chez Novartis seulement, nous avons contribué pour 570 millions de dollars à des programmes de médicamentations gratuites ou à prix réduits en faveur des gens dans le besoin.»

Daniel Vassella précise aussi que «si l’on tient compte de ce que fait l’industrie pharma dans son ensemble, les montants se chiffrent en milliards de dollars – davantage que beaucoup d’institutions internationales».

Toujours selon le patron suisse, si le challenge est gigantesque – plus de trois milliards d’être humains vivent encore avec moins de deux dollars par jour – il n’en reste pas moins que des progrès considérables ont été réalisés dans de nombreux domaines.

Cela dit, le progrès économique apporte avec lui ses propres maux. Par exemple l’expansion du sida, l’instabilité due aux travailleurs migrants en Chine ou encore la consommation croissante de matières premières et de pétrole.

Un agenda global?

Pauvreté et environnement ont aussi été les priorités pointées du doigt par le Premier ministre britannique, qui ouvrait officiellement le forum en qualité de président du G8.

Faisant écho aux résultats de Global Town Hall, Tony Blair a indiqué que l’objectif premier de sa présidence est la mise en place de programmes concrets destinés à améliorer la situation de l’Afrique et à combattre la menace croissante du changement climatique.

«Nous ne pourrons affronter la crise perpétuelle et endémique de la pauvreté en Afrique sans un partenariat entre les gouvernements africains et ceux des pays du monde développé», a lancé Tony Blair.

A quelques heures de discussions centrées sur le commerce mondial, le Premier ministre britannique a estimé que les nations occidentales ne devaient pas seulement accroître leur aide financière aux pays pauvres, mais aussi «ouvrir leurs marchés et éliminer les subventions – dans le secteur controversé du coton et du sucre également.»

A propos du changement climatique, Tony Blair a constaté le consensus scientifique autour de l’ampleur du problème, alors que des pays comme la Suisse observent «un retrait des glaciers comme jamais depuis la fin de l’ère glaciaire».

Cela dit, le Britannique estime aussi qu’il est irréaliste d’attendre du monde des affaires qu’il agisse pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en absence de «signaux clairs» lui indiquant que les politiques n’évacueront pas simplement le problème.

swissinfo, Chris Lewis à Davos
(Traduction: Pierre-François Besson)

La 35e réunion annuelle du WEF se tient du 26 au 30 janvier
Elle accueille plus de 2200 participants en provenance d’une centaine de pays
400 médias, dont 75 de Suisse, couvrent l’événement
Cette édition est placée sous le thème «Assumer des choix difficiles»

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