Nouveau séisme «géothermique» de magnitude 3,1 à Bâle
Une nouvelle secousse a touché Bâle samedi matin vers 8h19. Le Service sismologique suisse a enregistré un tremblement de terre de 3,1 sur l'échelle de Richter.
Son épicentre est situé à proximité du projet de centrale géothermique responsable d’un premier séisme de magnitude 3,4 début décembre.
Il n’y a pas à craindre de dégâts avec une magnitude de 3,1, indiquait samedi le Service sismologique suisse. Et sans surprise, aucun blessé n’est à déplorer après ce séisme.
Reste que la population à proximité de l’épicentre, aux environs immédiats du forage, a dû clairement ressentir le phénomène, précise le même service. Une secousse également ressentie en Allemagne voisine.
Ce séisme intervient trois semaines après une réplique de magnitude 2,5 consécutive au tremblement de terre du 8 décembre.
Depuis, huit autres répliques se situant en dessous du seuil de perception ont été mesurées.
Le séisme initial avait entraîné de vives critiques à l’égard des autorités et des responsables du projet géothermique, interrompu provisoirement. Le gouvernement bâlois doit se prononcer sur sa poursuite à la fin du mois.
Une magnitude qui surprend
Samedi, le directeur du projet Markus Häring se déclarait surpris par la magnitude de cette dernière secousse. De petites secousses n’avaient pas été exclues par les experts, mais jamais de cette magnitude.
Après l’interruption du projet, la pression hydraulique a été réduite à ses niveaux naturels, indique Markus Häring. Un affaiblissement des mouvements sismiques était donc escompté.
La secousse de samedi n’est pas passée inaperçue. «C’est comme si une armoire tombait dans un appartement voisin», explique Markus Häring pour illustrer son intensité.
Séismes liés à l’injection d’eau
A ce stade, il est impossible d’exclure de nouveaux séismes, indique ce responsable, ajoutant qu’il faut d’abord étudier les données recueillies.
Selon les éléments connus actuellement, le phénomène est lié à l’injection d’eau dans le sol, indique pour sa part le service sismologique.
C’est la première fois qu’une centrale commerciale utilise la méthode «Hot fractured rock» qui consiste à injecter de l’eau dans le sol où elle se réchauffe avant d’être pompée à la surface.
Un projet pilote unique au monde
Baptisé «Deep Heat Mining» et estimé à 80 millions de francs, ce projet-pilote de première centrale géothermique de Suisse est unique au monde.
La chaleur captée à 5000 mètres de profondeur devrait fournir dès 2011 du chauffage à 2700 ménages et de l’électricité à 10’000 autres.
Les services industriels de Bâle (IWB) envisagent de réactiver complètement la hotline mise en place après le premier séisme.
Après la diminution des répliques et la réduction du nombre d’appels enregistrés, elle n’était en fonction qu’aux heures de bureau.
La présidente du Conseil d’Etat (exécutif) de Bâle-Ville Barbara Schneider et le chef du département de la sécurité Hanspeter Gass ont rencontré le responsable du projet pour analyser la situation. Aucune nouvelle mesure n’a pour l’heure été décidée.
swissinfo et les agences
L’exploitation de la chaleur de la Terre est nommée géothermie. Cette chaleur découle principalement de la radioactivité naturelle de la roche de la croûte terrestre.
La géothermie est la seule source d’énergie renouvelable pouvant être constamment utilisée en dehors de tous frais de stockage.
L’usage d’une sonde permet d’utiliser la chaleur terrestre pour se chauffer. L’accès aux couches plus profondes permet aussi la production d’électricité (via une turbine et un générateur).
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.