Novartis et Séoul enterrent la hache de guerre
Apres vingt mois de négociation, Novartis et les autorités sud-coréenne ont abouti à un compromis sur le prix du Glivec.
Le groupe suisse vendra son médicament «miracle» contre la leucémie à un prix proche de celui pratiqué en Occident.
Cette interminable dispute entre Novartis et le gouvernement sud-coréen retenait toute l’attention des autres groupes pharmaceutiques internationaux présents en Asie.
Eux aussi ne veulent pas vendre leurs produits les plus performants dans cette région à des prix inférieurs à ceux fixés en Europe et en Amérique du Nord.
Une victoire relative
Novartis n’obtient pas totalement gain de cause en Corée du Sud. Chaque dose de Glivec coûtera 23,045 won ( 19,6 dollars), soit 83% du prix moyen de remboursement qui lui est accordé en Suisse et aux Etats-Unis par les caisses maladies.
Mais il est de moitié supérieur ou presque à celui que les autorités sud-coréennes ont tenté de lui imposer au début des négociations.
«Par rapport à d’autres pays d’Asie, la Corée du Sud paie le prix le plus bas pour le Glivec.Il coûte plus cher en Chine et à Singapour», observe un porte-parole du ministère de la Santé à Séoul.
Ce compromis semble satisfaire Frank Bobe, le responsable de la filiale sud-coréenne de Novartis.
«Par cet accord, nous pourrons introduire d’autres de nos produits les plus innovants en Corée du Sud, dit-il. Et les malades de la leucémie qui étaient traités, jusqu’ici, sans succes, avec de l’interpheron disposeront d’une thérapie efficace».
Levée de bouclier à Séoul
Cela dit, les représentants d’un groupe de malades de la leucémie à Séoul dénoncent cet accord intervenu avec Novartis.
«Le prix du Glivec est au-dessus de leurs moyens. Même si l’assurance publique prendra à sa charge une partie de leur traitement», souligne Kang Joo-sung.
Comparativement au PIB coréen et au pourcentage élevé des frais de médicaments qui ne sont pas couverts par le système d’assurance -maladie , Kang Joo-sung estime que le prix du Glivec est 20 fois plus élevé en Corée du Sud que dans d’autres autres pays.
swissinfo, Georges Baumgartner, Tokyo
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