Porto Alegre, un autre monde est possible

Quelque 100 000 personnes sont attendues à Porto Alegre. Keystone

Le Forum social mondial (WSF) débute jeudi à Porto Alegre, au Brésil. Il réunit des milliers de personnes, toutes convaincues qu'il existe une alternative à la globalisation économique.

Le WSF, c’est donc l’anti-Forum économique mondial (WEF) qui s’ouvre, le même jour, à Davos.

«Les alternatives proposées doivent permettre d’écrire une nouvelle page dans l’histoire universelle grâce à une globalisation solidaire», écrit le WSF dans sa Charte des principes.

Le credo commun à tous les participants à la rencontre du Porto Alegre est «le refus du néolibéralisme, de la domination de l’argent et de toute forme d’impérialisme».

Plus de 100 000 personnes sont attendues dans la ville brésilienne pour cette 3e édition du WSF. Pendant six jours, elles participeront à des ateliers et à des discussions. Objectif: déterminer comment

Les Suisses biens représentés

Quelque 30 000 participants sont les délégués de mouvements sociaux et d’organisations non gouvernementales (ONG). Venant de plus de 120 pays, ils représentant plus de 5000 groupements et organisations.

Le WSF commence par une rencontre entre des parlementaires du monde entier (21 et 22 janvier). La Suisse est représentée par cinq députés du Conseil national (Chambre du peuple).

Il faut cependant remarquer que les parlementaires qui participent au WSF le font à titre privé. Les présidents et les chefs d’Etat également. Le WSF veut en effet éviter de se transformer en une plateforme pour les puissants. Ce qui, à ses yeux, est arrivé à l’ancien rendez-vous de managers de Davos.

Hormis les parlementaires, la délégation helvétique – organisée par l’ONG romande E-Changer et par le syndicat des médias Comedia – est constituée de syndicalistes, de membres d’ONG et de représentants de la Direction pour le développement et la coopération (DDC) et du ministère des Affaires étrangères.

Des combattants de longue date

Durant ce forum, les participants aborderont cinq thèmes. Il y aura l’incontournable discussion sur la démocratie et le développement durable. Puis les principes et valeurs, les droits individuels, la diversité et l’égalité des droits.

Le rapport entre médias, culture et domination culturelle sera également décortiqué. Tout comme celui qui existe entre pouvoir politique, société civile et démocratie. Enfin, les conférenciers aborderont aussi la question de l’ordre universel démocratique, et de la lutte contre la militarisation et pour la paix.

Parmi les orateurs, on retrouve de nombreuses personnalités qui ont entamé depuis des années un dialogue critique face au processus de globalisation économique.

Parmi elles, Bernard Cassen, directeur du journal français Le monde diplomatique, cofondateur de l’organisation anti-globalisation ATTAC et du WSF.

Parmi les personnalités présentes, on peut encore citer l’écrivaine et militante indienne Arundathi Roy ou encore le professeur américain Noam Chomsky.

swissinfo, Philippe Kropf
(traduction: Olivier Pauchard)