Responsabiliser les multinationales
Plusieurs ONG suisses estiment que le comportement des multinationales est souvent irresponsable. Socialement et écologiquement.
Elles veulent que la Suisse œuvre pour que des normes contraignantes soient élaborées sous l’égide de l’ONU.
«A entreprises mondiales, règles mondiales.» Fortes de ce constat, Pro Natura, la Déclaration de Berne, Amnesty International, la Communauté de travail des oeuvres d’entraide et Greenpeace sont montées aux barricades lundi à Berne.
Ces organisations non gouvernementales (ONG) revendiquent en l’occurrence des normes uniformes sur toute la planète en matière d’environnement, de droits humains, de sécurité et de conditions de travail.
Elles demandent, en outre, la mise en place de mécanismes d’application et de contrôle de ces règles.
Elles se réfèrent, en l’occurrence, à la déclaration d’intention signée par les pays participants – y compris la Suisse – au Sommet mondial de La Terre à Johannesburg.
Un document qui préconise justement la création d’instruments juridiques pour réguler les activités industrielles au plan international.
Une convention de l’ONU
Concrètement, les ONG aimeraient bien que ces bonnes paroles se concrétisent dans une convention des Nations Unies sur la responsabilité des entreprises.
«Lorsqu’il s’agit de gonfler leurs profits, dénoncent d’une seule et même voix ces organisations, les multinationales se moquent de l’environnement, de la société et des droits de l’homme.»
Elles ajoutent qu’il faut absolument placer les grands groupes internationaux face à leurs responsabilités.
Les initiatives volontaires et les normes nationales ne suffisent plus, jugent les ONG. Et, au plan mondial, il n’existe pas de règle contraignante.
Des codes de conduite
Le seul moyen de limiter les excès de la mondialisation et de mettre fin à l’impunité dont jouissent les multinationales, c’est de fixer les devoirs des groupes transnationaux et les droits des populations concernées.
Concrètement, il faut que les entreprises respectent des codes de conduite rigoureux et rendent compte de leurs activités.
En cas de catastrophe, elles doivent prendre en charge les dégâts qu’elles ont occasionnés et dédommager les communautés affectées.
Quant aux populations, elles doivent avoir le contrôle de leurs ressources naturelles, être consultées et pouvoir recourir aux tribunaux si nécessaire.
Un travail de pionnier
Les organisations invitent la Suisse – siège de nombreuses multinationales – à prendre les devants. Notamment en s’engageant dans le cadre de l’ONU pour faire adopter une convention.
En leur nom, le député Remo Gysin déposera une motion au Parlement à l’occasion de la session spéciale qui débute lundi.
Pour le socialiste bâlois, le gouvernement suisse est appelé à effectuer un «travail de pionnier» en la matière, parfaitement compatible avec sa ligne politique.
swissinfo et les agences
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