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Séoul impose sa loi à Novartis

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Au centre de la dispute: le prix de vente du Gleevec, un médicament révolutionnaire contre la leucémie. La Corée du Sud impose son prix au groupe suisse.

Novartis cherche à pratiquer partout la même politique de prix pour le Gleevec. Et ceci sans distinction entre les niveaux de vie des pays les plus riches de la planète, de ceux qui le sont moins comme la Corée du Sud.

Aujourd’hui, le ministère sud-coréen de la Santé met Novartis le dos au mur. En lui disant que son système d’assurance publique ne couvrira que 71,5% du prix demandé par Novartis pour son médicament révolutionnaire. Soit 2,14 millions de won par mois (1350 dollars) au lieu des 3 millions exigés par le groupe suisse.

Une première offre refusée

Kim Sang-hi, un directeur du ministère sud-coréen de la Santé, observe: «Il n’est pas raisonnable pour Novartis de vouloir obtenir sur notre marché le même prix pour le Gleevec que dans d’autres pays plus avancés où les revenus sont plus élevés qu’en Corée du Sud».

Novartis avait offert de payer la part que chaque utilisateur du Gleevec doit prendre à sa charge, soit 640.000 won par mois (350 dollars) si le ministère de la Santé acceptait de fixer le prix à 3 millions de won. Soit au même niveau ou presque qu’aux Etats-Unis ou en Suisse.

Ces deux pays sont les premiers au monde à avoir autorisé la mise en vente de ce médicament. Mais, les autorités coréennes de la santé ont aussi refusé cette offre du pharmaceutique suisse.

Selon un représentant de Novartis à Séoul, il est peu probable que le groupe suisse accepte de vendre le Gleevec à un prix inférieur.

Influencer les autres pays de la région

«Nous pensons que les personnes qui peuvent payer 640 000 won pour leur dose mensuelle de Gleevec, ont aussi les moyens de verser 900 000 won par mois. C’est pourquoi nous avons offert notre médicament gratuitement aux 30% des malades de la leucémie les plus pauvres», ajoute-t-il.

Un analyste de UBS Warburg à Tokyo estime que la décision sud-coréenne ne manquera pas d’influencer les autres pays de la région. Jusqu’à forcer, sans doute, le groupe suisse à revoir à la baisse sa politique de prix dans les pays les moins riches du monde.

Georges Baumgartner, Tokyo

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