Sortir les vallées alpines de leur isolement
'Moving Alps' veut prévenir le dépérissement de certaines vallées alpines et redonner confiance aux populations.
Un vaste programme de développement durable espère revitaliser les régions marginalisées des Grisons, du Tessin et peut-être du Valais.
Créée officiellement en janvier 2001, ‘Moving Alps’ signifie littéralement: faire bouger ou déplacer les Alpes. L’organisation a déjà mis en train une trentaine de projets de développement dans trois vallées alpines particulièrement marginalisées: les Val Bregaglia, Müstair et Poschiavo dans les Grisons et la Valle Maggia au Tessin.
Parmi ces projets, citons la création à Zalende dans le Val Poschivao d’une fabrique de pianos. Qui pourrait signifier la réintroduction en Suisse de cette industrie, autrefois florissante.
Ou encore le lancement par quatre ébénistes indépendants du Val Müstair d’une gamme de meubles modernes fabriqués avec le bois de la région.
Et enfin la formation à distance – par ordinateurs, accompagnée d’un système de classes ‘virtuelles’ – de plusieurs dizaines d’apprentis pâtissiers et maçons du Val Bregaglia.
Sous la présidence de Flavio Cotti
‘Moving Alps'(*) est une organisation pluridisciplinaire d’un genre tout à fait nouveau. Sa philosophie suscite déjà de l’intérêt en dehors de son rayon d’action, notamment en Valais. Mais aussi en Afrique et au Québec.
Présidée par l’ancien conseiller fédéral Flavio Cotti, elle est financée par la Fondation de développement Jacobs (qui combat l’exclusion de jeunes défavorisés), la Confédération, les cantons concernés et par l’entreprise suisse de télécommunication Swisscom.
Son budget – pour la période 2001-2006 – prévoit des dépenses de l’ordre de 10 millions de francs suisses.
A l’origine de ‘Moving Alps’ , il y a ce constat simple: plusieurs vallées alpines suisses risquent une sorte de mort économique et sociale si l’on ne fait rien pour redonner goût à la vie à leurs habitants. C’est ce que montrent notamment plusieurs études de l’Institut d’économie rurale de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich.
Optique nouvelle
Pour contrer cette évolution, ‘Moving Alps’ préconise de consulter systématiquement, dans un premier temps, les populations concernées. Elles sont invitées, lors de rencontres publiques ou privées, à dire comment elles pensent que l’on peut redonner une vie et une âme à leur région.
Pour cela, il faut pouvoir exploiter systématiquement les richesses naturelles, les forces artisanales et les traditions culturelles locales.
‘Moving Alps’ espère ainsi amener les populations à sortir de l’espèce de dépression collective qui semble souvent les frapper.
A échelle humaine
Les animateurs de ‘Moving Alps’ sont à cet égard persuadés que la mondialisation n’empêche en rien les petites communautés de survivre. Voire même de devenir des pôles de développement à échelle humaine.
Grâce à la communication par ordinateurs notamment, les vallées alpines pourraient accueillir toutes sortes de petites entreprises. Que ce soit de l’artisanat, l’électronique, la gastronomie, le tourisme respectueux de l’environnement ou même l’industrie légère.
Dans cette optique, certaines vallées, une fois ‘désenclavées’, pourraient devenir séduisantes en termes de qualité de vie. Au point que le dépeuplement auquel on assiste actuellement soit stoppé puis inversé.
Mais cela exigerait que l’on suscite en parallèle des initiatives et que l’on favorise les conditions-cadre: écoles, places d’apprentissage, administrations et communication.
swissinfo/Michel Walter
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