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Victoire surprise pour le gouvernement

Un paradoxe. La révision est acceptée alors que le chômage ne cesse d'augmenter. Keystone

Au moment où les licenciements se multiplient, 56% des votants ont accepté une baisse des prestations de l'assurance chômage.

Souhaité par le ministre de l’économie Pascal Couchepin, ce oui à la nouvelle loi sur l’assurance chômage est une surprise.

Les mauvaises nouvelles n’ont pas manqué durant la semaine précédant le vote. C’est ainsi que des entreprises aussi réputées que Tornos, Swiss ou Kudelski ont annoncé des suppressions d’emplois.

Et, même dimanche, juste avant de se rendre aux urnes, les citoyens qui lisent la presse dominicale ont pu prendre connaissance des difficultés du géant de la vente de jouets Franz Karl Weber.

Sans compter que tous les indicateurs montrent bien que les consommateurs suisses n’ont pas le moral et craignent l’avenir. Un seul exemple pour prouve: la vente de voitures neuves vient d’atteindre sont plancher le plus bas depuis des années.

Pas de 2e exploit syndical

Dans ces conditions, il aurait été logique que les citoyens refusent une baisse des prestations de l’assurance chômage. Et cela même si la révision prévoit, par mesure de compensation, des mesures plus efficaces pour réinsérer les chômeurs dans le monde du travail.

C’est d’ailleurs ce qu’ils avaient fait en 1997. A l’époque, le gouvernement voulait diminuer le montant des prestations de 1 à 3% pour baiser les dettes de l’assurance chômage. Mais, d’une courte tête (50,8% des voix), le peuple avait refusé cette baisse.

Cinq ans plus tard, les associations de défense des chômeurs et les syndicats n’ont donc pas réussi à rééditer leur exploit. C’est d’autant plus surprenant qu’ils bénéficiaient du plein soutien du Parti socialiste, contrairement à 1997.

Le fossé du chômage

Comme en biens d’autres occasions, ce vote montre qu’il existe un fossé entre Romands et Alémaniques. A l’exception de Vaud et Fribourg (peuplé d’un tiers de germanophones), tous les cantons romands ont refusé la révision, alors que les alémaniques l’ont acceptée.

Rien d’étonnant à cela. Les Romands sont certainement plus concernés par le problème du chômage. En effet, au cours des dernières années, ils ont été davantage touchés par les disparitions d’emplois que leurs concitoyens d’outre-Sarine.

Par ailleurs, il y a longtemps que diverses votations ont montré que les Romands semblent plus attachés que les Alémaniques à la défense de l’Etat social. C’est probablement une question de culture politique.

Pourtant, le récent refus de la libéralisation du marché de l’électricité, repoussée tant par une majorité de Romands que d’Alémaniques, semblait indiquer que ce fossé était comblé. Suite au vote du 24 novembre, force est de constater qu’il n’en est rien…

swissinfo/Olivier Pauchard

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