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Autres pays, autres paysages médiatiques

Weltkarte mit den elf Ländern, in denen wir die Situation der öffentlichen Medien angeschaut haben.
Dans tous les pays que nous avons examinés, radios et télévisions publiques connaissent des problèmes mais parfois d'ordre radicalement différents. swissinfo.ch

Le paysage médiatique suisse se trouve en pleine mutation. swissinfo.ch et son réseau international se sont penchés sur les systèmes médiatiques qui se sont imposés dans dautres pays et ont examiné comment ils ont fait leurs preuves.

Le peuple suisse votera le 4 mars sur l’avenir de la radio et télévision publique. Le paysage médiatique suisse changera radicalement s’il se prononce contre la poursuite du financement par la redevance. 

La Confédération doit s’abstenir de toute politique des médias. C’est ce qu’exigent les responsables de l’initiative populaire «No Billag»Lien externe. Le texte est explicite: «Elle ne subventionne aucune chaîne de radio ou de télévision». «Aucune redevance de réception ne peut être prélevée par la Confédération ou par un tiers mandaté par elle.» «En temps de paix, la Confédération n’exploite pas ses propres chaînes de radio ou de télévision.»

Pas d’alternative 

Dans ces conditions, il n’y a pas d’alternative. C’est la position officielle de la Société suisse de radiodiffusion et télévision SRG SSR – qui détient SWI swissinfo.ch – dans l’éventualité où l’initiative «No Billag» était acceptée par le peuple. Ce qui ne devrait toutefois pas être le cas, si l’on en croit un premier sondage réalisé sur mandat de la SSR. La SRG SSR est financée aux trois-quarts par la redevance, «il ne resterait alors plus que la liquidation», déclare la direction de l’entreprise. 

La Suisse serait ainsi le premier pays d’Europe à démanteler le service public médiatique. On peut toutefois se poser la question suivante: si les médias financés par redevance n’existaient pas, faudrait-il aujourd’hui encore les inventer? 

La réponse dépend de la culture politique. En Russie par exemple, presque personne ne serait disposé à payer une redevance audiovisuelle, écrit notre correspondant dans ce pays. L’Etat contrôle en détail les informations que peuvent diffuser les médias. Il y a bien des médias privés, mais en fait ils sont eux aussi soumis à l’approbation de l’Etat. 

Il est en outre frappant de constater que la plateforme d’information internationale Russia Today, proche du gouvernement, a investi des millions d’euros pour renforcer sa présence à l’étranger, notamment en France et en Allemagne. Ce portail a notamment dégagé 25 millions d’euros uniquement pour la France. 

SWI censurée 

Quant à la censure, SWI swissinfo.ch en a fait elle-même l’expérience en Chine – un autre pays où il n’existe pas d’audiovisuel de service public. La page chinoise de swissinfo.ch a été plusieurs fois temporairement bloquée par la censure d’Etat parce que notre rédaction avait traité de sujets «délicats», par exemple de la démocratie directe. 

En l’absence d’un système de service public, ce n’est toutefois pas nécessairement l’Etat qui contrôle les médias. Au Brésil par exemple, – où la télévision publique TV Brasil ne survit que très modestement – le paysage médiatique est dominé par quelques oligarques. Cela n’empêche pas Globo, le groupe audiovisuel dominant, d’employer les meilleurs journalistes – mais personne ne peut le contraindre à continuer de le faire. 

Le système médiatique des Etats-Unis s’appuie, lui, sur une longue tradition purement commerciale. Mais à la fin des années 60, l’Etat fédéral a mis en place un instrument d’encouragement aux médias. Il ne recourt pas à une redevance, mais se base sur une aide directe pour la Corporation for Public Broadcasting (CBP) qui, à son tour, finance une partie du budget de certains médias locaux de service public. La population apprécie ce système qui jouit d’un taux d’approbation de 70%. 

La redevance ne garantit pas à elle seule l’indépendance 

Mais renoncer aux subventions d’Etat et financer les médias par des redevances ne garantit pas en soi qu’ils pourront librement assumer leur rôle de service public. Il faut encore savoir qui la perçoit. 

Si l’Etat le fait directement, il lui est plus facile d’exploiter le service public à des fins politiques. En Tunisie par exemple, les médias publics sont financés par une taxe prélevée en même temps que la facture d’électricité. Elle passe donc par les caisses de l’Etat alors que le reste du financement provient de son budget général, deux éléments qui ouvrent la porte à la corruption et à la mauvaise gestion, relève notre correspondant à Tunis. 

En Europe également, les gouvernements cherchent à accroître leur contrôle sur l’audiovisuel public. C’est particulièrement vrai dans l’Est du continent, mais récemment, des voix à la droite de l’échiquier politique se sont aussi élevées en Allemagne et en Autriche pour un contrôle accru sur les médias publics. 

Des partisans fidèles à la direction 

Après son arrivée au pouvoir en Pologne à fin 2015, le parti PiS a contraint la chaîne de télévision publique TVP à s’aligner sur sa ligne conservatrice. Il a remplacé l’ensemble des dirigeants par de fidèles partisans. Parallèlement, 200 journalistes indépendants ont quitté le diffuseur. 

La Pologne n’est pas un cas isolé. Dans son classement mondial de la liberté de la presse, Reporters sans frontièresLien externe constate une érosion de cette liberté dans 61 des 180 pays pris en considération. La France, l’Espagne, le Portugal et l’Italie figurent dans la liste des pays concernés. 

La situation est similaire en Inde où le gouvernement est en mesure d’exercer une forte influence sur les décisions du réseau télévisé public. Il a notamment son mot à dire lors de la création de nouveaux emplois. 

Qui doit payer? 

Le financement de l’audiovisuel par des redevances pose en outre la question de savoir qui doit s’acquitter de ces taxes. En Suisse, ce cercle a été élargi en 2015 lors d’une votation populaire. Désormais tous les foyers doivent payer alors qu’auparavant seuls ceux qui détenaient un poste de réception y étaient contraints. L’encaissement s’en trouve facilité parce qu’il n’y a plus besoin de contrôleurs chargés d’examiner si quelqu’un possède une radio, une télévision ou un ordinateur. 

Il faut en outre s’assurer que ceux qui sont assujettis à la redevance la payent bien. Au Japon par exemple, seuls 70 ou 80% d’entre eux le font. C’est particulièrement problématique dans cet archipel parce que les chaînes de service public ne sont pas autorisées à diffuser la moindre publicité.  

Discussions dans les pays voisins 

Le financement des médias publics fait aussi l’objet de vives discussions dans les pays voisins de la Suisse. L’Italie a décidé en 2016 d’intégrer la redevance aux factures d’électricité. Depuis, le social-démocrate Matteo Renzi, ancien président du Conseil des ministres, a toutefois lancé un débat sur sa suppression. 

En Allemagne, la présence de représentants de la politique dans les organes de surveillance des chaînes financées par la redevance est régulièrement critiquée. Et en France, le gouvernement ne contrôle pas directement les chaînes publiques, mais les économies qu’il exige remettent en question la qualité des programmes. 

Les médias de service public ne figurent donc pas qu’en Suisse à l’agenda politique. Et il est aussi clair que de grandes mutations toucheront le système médiatique suisse au cours des prochaines années même si le peuple rejette l’initiative «No Billag» le 4 mars et confirme ainsi l’article constitutionnel actuel sur la radio et la télévision. 

En 2019 déjà, la prolongation de la concession de SRG SSR sera à l’agenda, ce qui permettra à la Confédération d’adapter son mandat de prestation. Auparavant, le Conseil fédéral aura mis en consultation un projet de nouvelle loi sur les médias électroniques. Appelée à remplacer à moyen terme la loi actuelle sur la radio et la télévision, elle devrait notamment régler le rôle des médias en ligne. 

SWI swissinfo.ch est une entreprise de la SRG/SSR

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Chine: l’Etat contrôle tout 

Par Jufang Wang, Londres 

Il n’y a pas en Chine de médias de service public au sens propre puisque le contenu rédactionnel est contrôlé par l’Etat. Avant que les portails d’information privés tels que Sina, Sohu ou Netease ne commencent à diffuser des informations en ligne vers la fin des années 90, l’Etat détenait ou contrôlait tous les organes et toutes les entreprises médiatiques de Chine.  

Les médias sont considérés dans ce pays comme «les oreilles, les yeux, la bouche et la langue» du Parti communiste, du gouvernement et du peuple. Le Parti communiste attend des médias qu’ils se montrent loyaux et dociles, maintiennent l’opinion publique sur la bonne ligne idéologique et assurent la promotion des objectifs fondamentaux du socialisme. Le réseau d’Etat CCTV occupe le haut de la pyramide. Ses responsables recherchent activement les coopérations internationales, également avec des partenaires occidentaux. 

Depuis les réformes de la fin des années 70 et l’ouverture politique, la gestion des médias d’information est plus commerciale. Alors qu’ils étaient auparavant comme les instruments idéologiques du Parti et de l’Etat, ce sont aujourd’hui des entreprises médiatiques financées en grande partie par la publicité et d’autres activités économiques. Mais même si cette évolution a modifié leur modèle de financement, les entreprises d’informations n’ont pas changé de propriétaire et le contrôle étatique se poursuit. 

Un autre développement intéressant est la multiplication de ce qu’on appelle les «self medias» animés par des particuliers sur des réseaux sociaux populaires tels que WeChat. Certains microblogueurs sont particulièrement actifs. Les plus appréciés comptent des millions de followers et réunissent ainsi toutes les conditions pour attirer de la publicité. Ils fonctionnent donc comme des médias indépendants tout en restant soumis à la censure des autorités publiques.

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Vous trouverez ici l’article complet dans sa version originale chinoise:

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Brésil: Le pouvoir médiatique des oligarques

Par Ruedi Leuthold, Rio de Janeiro 

Plus de 70% de la télévision consommée au Brésil est produite par quatre grands réseaux de diffusion. Le plus puissant, TV Globo, assure plus de la moitié de ce pourcentage. Le réseau de télévision publique TV Brasil et ses programmes consacrés à la culture et à la formation atteignent pour leur part une audience d’environ 2%. Dans la presse, quatre groupes réunissent plus de 50% du lectorat.

Le groupe Globo est critiqué pour le monopole qu’il exerce dans le domaine de l’information audiovisuelle. Mais, d’un autre côté, il s’offre les meilleurs journalistes. Et il en va de même pour les scénaristes et les réalisateurs de ces telenovelas qui fascinent le grand public et contribuent à donner une unité nationale à ce pays gigantesque. De manière habile et plaisante, leurs auteurs incluent régulièrement des éléments pédagogiques et des critiques sociales dans leurs histoires. 

Selon une enquête de «Reporters sans frontières», cinq familles contrôlent au Brésil les cinquante supports de communication qui ont la plus grande portée. Et elles en vivent bien. Les membres de la famille Marino, propriétaire de Globo, figurent parmi les dix Brésiliens les plus riches. Edir Macedo, un prédicateur évangélique de l’entreprise concurrente «Record», occupe tout de même la 74e place de ce classement. Force est donc de constater que les propriétaires des médias profitent largement des scandales, de la corruption et des inégalités sociales qui affectent le pays.

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Vous trouverez ici l’article complet dans sa version originale portugaise.

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Inde: financement dEtat direct et censure

Par Shuma Raha, New Delhi 

La compagnie de radio-télévision publique indienne Prasar Bharati a été fondée en 1997 par un décret du Parlement. Elle gère la chaine de télévision nationale Doordarshan et la All India Radio. Avec ses 67 studios de télévision et ses 420 émetteurs radio, elle fait partie des plus grandes entreprises audiovisuelles publiques du monde.

Prasar Bharati est pour l’essentiel financée directement par l’Etat et non par des redevances. Elle génère aussi des recettes commerciales, mais elles sont largement insuffisantes pour couvrir ses besoins. Sa privatisation est envisagée depuis quelques mois, mais l’incidence d’une telle mesure sur son modèle de financement n’est pas encore été clairement établie. 

Les relations entre Prasar Bharati et le gouvernement sont tendues. La loi garantit l’autonomie complète de la compagnie, mais elle accorde aussi à l’exécutif un droit de participer aux décisions sur les questions de financement et d’administration. Il s’étend notamment aux nouveaux projets et aux créations d’emplois. Prasar Bharati est d’ailleurs souvent dénoncée comme le porte-voix du gouvernement. 

Il n’est d’ailleurs pas rare que l’actualité y soit biaisée ou même censurée. Durant la campagne pour les élections de 2014, Doordarshan a diffusé une interview sérieusement tronquée de l’actuel Premier ministre Narenda Modi alors qu’il n’était encore que candidat à ce poste. Et cette année, des passages critiques à l’égard du gouvernement Modi ont été coupés dans le discours de Manik Sarkar, le Premier ministre de l’Etat fédéral de Tripura.

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Vous trouverez ici l’article complet dans sa version originale anglaise.

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Russie: l’état contrôle aussi les médias privés

Par Fyodor Krasheninnikov, Iekaterinbourg 

Il n’existe pas de médias de service public en Russie et donc rien de comparable, même de loin, à ce qu’on trouve en Suisse, que ce soit dans les médias électroniques, la presse ou le domaine audiovisuel. Formellement, il n’y a que des médias d’Etat ou privés. 

En pratique cependant, les médias «privés» sont également contrôlés par l’Etat puisque toute forme de propriété privée en Russie ne peut exister que s’il l’autorise ou au moins la tolère. Et la Télévision publique russe fondée il y a quelques années par le président d’alors Dmitri Medvedev n’est en fait rien d’autre qu’une chaîne étatique totalement sous la coupe du gouvernement, que ce soit sous l’angle idéologique, financier ou de la programmation. 

Les Russes ne paient pas de redevance pour les médias. Cela ne signifie toutefois pas que les chaînes de télévision ou de radio ne leur coûtent rien puisqu’elles sont toutes financées par les caisses de l’Etat. Tous les contribuables contribuent donc à les payer par le biais des impôts prélevés directement sur leurs salaires. Malgré cela, le secteur des médias ne connaît pas la transparence des coûts. 

L’Etat contrôle jusque dans les détails tous les médias d’importance systémique (TV, radio, online, presse). Il prescrit aussi bien les thèmes qu’il faut couvrir et la manière de le faire que ce qui doit être passé sous silence. Non seulement la population accepte cette situation, mais elle l’approuve. Si on demandait aujourd’hui aux femmes et hommes russes s’ils sont prêts à payer une redevance pour reprendre le contrôle des médias, près de 100% répondraient «certainement pas». 

Lors d’un congrès international aux Pays-Bas, la rédactrice en chef de Russia Today a toutefois contesté devant la presse occidentale que le Kremlin exerce contrôle aussi strict sur les médias.

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Vous trouverez ici l’article complet dans sa version originale russe.

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Italie: l’andiovisuel public sous pression

Par Angela Katsikantamis, Rome 

La redevance suscite un vif débat en Italie depuis que le social-démocrate Matteo Renzi a proposé de la supprimer. La population n’apprécie guère cette taxe qui permet de financer 70% des programmes de radio et de télévision de la RAI, le grand groupe audiovisuel public. Cette proposition a aussi sonné le glas de l’illusion selon laquelle la nouvelle manière de prélever la redevance entrée en vigueur en juillet 2016 aurait mis fin à tout débat. 

La redevance est désormais intégrée à la facture d’électricité et doit être payée que la personne consomme ou non des programmes de la RAI. Autrement dit, tous ceux qui disposent d’un raccordement électrique s’acquittent automatiquement de cette taxe qui a simultanément été réduite de 100 à 90 Euro (de 118 à 105 francs) par an. Malgré cette baisse, le changement de système a permis d’accroître les recettes de 0,8% à 1,8 milliard d’euros (2,1 milliards de francs). Elles financent 70% des coûts de l’audiovisuel public, le reste provenant de la publicité. 

L’idée fondamentale qui régit la télévision publique est d’offrir un programme aussi éloigné que possible de la logique commerciale. En principe, les trois grandes chaînes de la RAI doivent consacrer 26,6% de leurs programmes à l’information générale et à des analyses approfondies de l’actualité, 12,4% à des programmes et des rubriques d’encouragement à la culture, 10% aux fictions et films non européens et 16% au divertissement. 

Le secteur de la radio est dominé par les émetteurs privés et la RAI n’y occupe qu’un quart du marché. La presse est pour sa part aux mains de grands éditeurs privés. Mais l’Etat subventionne certaines publications et des plateformes en ligne à raison de quelque 10 millions d’euros (11,8 millions de francs) par an. Le système a été réformé l’an dernier et sept catégories d’éditeurs peuvent désormais solliciter cette aide publique. Elles comprennent notamment les organisations d’utilité publique et les associations de consommateurs qui publient des magazines sur des thèmes liées à leurs activités. 

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Vous trouverez ici l’article complet dans sa version originale italienne.

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Japon: pas de publicité sur les chaînes de service public

Par Fumi Kashimada, Lucerne 

NHK est au Japon l’unique groupe audiovisuel de service public. Il exploite plusieurs chaînes de télévision et de radio d’envergure nationale ainsi qu’un service international conséquent nomme NHK World (Radio Japan/NHK World TV). Ses programmes se taillent une part de marché tournant autour des 30%. Les 70% restants se répartissent entre 127 diffuseurs commerciaux dont 118 appartiennent à l’un des cinq grands réseaux dont le siège est à Tokyo. 

NHK est financé à plus de 95% par des redevances. Non seulement ses chaînes n’ont pas le droit de diffuser des publicités, mais toutes formes de recettes publicitaires leur sont strictement interdites. Le respect de ces règles s’étend notamment aux textes des chansons. Pour passer dans une émission de variétés, une chanteuse a par exemple dû remplacer «Porsche rouge» par «voiture rouge». 

Tous les ménages et toutes les entreprises qui possèdent des appareils de réception de la télévision sont soumis à la redevance. Elle s’élève à ¥1260 (11 francs) par ménage et par mois pour la réception numérique terrestre et à ¥2230 (19 francs) pour la réception par satellite. Toutefois, jusqu’à présent, ceux qui refusaient de la payer n’avaient pas grand-chose à craindre et seuls 70 ou 80% s’en acquittaient. Mais un jugement de la Cour suprême pourrait changer la donne. 

Les cinq grands diffuseurs audiovisuels commerciaux se financent essentiellement par la publicité. Quatre d’entre eux entretiennent des liens étroits avec les quatre journaux les plus importants du pays: Nihon TV avec Yomiuri shimbun (droite conservatrice – le plus grand tirage au monde), TV Asahi avec Asahi shimbun, TV Tokyo avec Nihon Keizai shimbun et Fuji TV avec Sankei shimbun.

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Vous trouverez ici l’article complet dans sa version originale japonaise.

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France: Paris rêve d’une BBC à la française

Par Mathieu van Berchem, Paris

En France, la télévision et la radio publiques vivent des jours difficiles. La menace ne vient pas, comme en Suisse, d’une initiative citoyenne proposant de supprimer la redevance. Mais du Président lui-même. 

Devant des députés, Emmanuel Macron a traité en décembre dernier l’audiovisuel public de «honte de la République», selon l’hebdomadaire L’Express. Dans une note confidentielle, le ministère de la culture propose maintenant de réunir France Télévisions et Radio France dans une même entité. Ce qui représenterait 17’000 employés pour un budget public total de 3,8 milliards d’euros (4,5 milliards de francs). Objectif d’une telle réforme inspirée par la BBC britannique et la RTBF belge: dégager des synergies, notamment dans le secteur de l’information. 

Autre thème dans les cartons d’Emmanuel Macron: la refonte de la redevance. Aujourd’hui de 138 euros (162 francs) par an, elle rapporte environ 4 milliards à l’Etat, sur lesquels 66% profitent à France Télévisions, 7% à Arte et 16% à Radio France. Limitée jusqu’à présent aux détenteurs de télévisions, elle pourrait être étendue à tous les propriétaires d’appareils donnant accès à internet. Aujourd’hui, cette redevance est accolée à la taxe d’habitation dont s’acquitte la grande majorité des Français. Mais Emmanuel Macron envisage de supprimer cette dernière. Il faudra alors prélever la redevance autrement, ce qui devrait coûter plus cher. 

La principale chaîne publique, France 2, se trouve tiraillée depuis des lustres entre deux objectifs souvent incompatibles: d’un côté l’éternelle rivalité avec la grande chaîne privée TF1. L’an dernier, les deux chaînes ont vu leur part d’audience légèrement baisser (à 20% pour TF1 et 13% pour France 2) au profit des chaînes d’infos (BFMTV et LCI). 

De l’autre côté, elle doit répondre à des exigences de qualité, notamment dans le domaine de l’info et du documentaire grand public. France 2 a su jusqu’ici conserver des émissions d’investigation de bonne tenue, notamment «Envoyé spécial». Mais ces rendez-vous sont maintenant menacés par des réductions d’effectifs.

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La tour de TF1.

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Paris rêve d’une BBC à la française

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Allemagne: chaque ménage paye pour le service public

Par Petra Krimphove, Berlin 

Le lancement en 1984 la première chaîne privée d’Allemagne, Sat.1, a constitué un événement. Elle a presque immédiatement été suivie par RTL. Depuis, le système audiovisuel allemand est marqué par la concurrence entre les chaînes commerciales et les diffuseurs publics, ARD et ZDF en tête. 

Les télévisions privées se financent uniquement par la publicité ou, dans le cas des chaînes à péage, par les recettes provenant des abonnements. Cette situation renforce le pouvoir de l’audimat: plus il y a de téléspectateurs, plus l’argent coule. C’est devenu l’aune à laquelle on mesure les goûts du public. 

Les diffuseurs publics doivent en revanche remplir un mandat de prestations qui inclut l’information et la culture. Les Allemands considèrent toujours leurs talk-shows et leurs émissions d’actualité comme la source d’information la plus sérieuse de la jungle médiatique. 

En tant que sociétés de droit public, l’ARD et la ZDF sont essentiellement financées par la redevance audiovisuelle. Elle rapporte plus de 8 milliards d’euros (9,4 milliards de francs) par an, une somme considérable qui est répartie entre les différents diffuseurs publics pour qu’ils réalisent leurs programmes. Chaque ménage allemand doit payer 17,50 euros par mois, qu’il regarde ou non leurs émissions. 

Certains critiques accusent les chaînes publiques de dérive gauchiste, mais d’autres voient une influence de la CSU, le parti conservateur bavarois, sur leurs programmes. En fait, les organes de surveillance des diffuseurs publics incluent effectivement des politiciens issus des différents partis politiques et qui n’hésitent pas à faire entendre leur voix. Ils y siègent de manière paritaire avec les représentants des différents acteurs sociaux tels que les syndicats et les associations économiques.

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Vous trouverez ici l’article complet dans sa version originale allemande.

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Etats-Unis: les privés ont ouvert la voie 

Par Lee Banville, Montana 

Les médias publics n’ont jamais été une évidence aux Etats-Unis. Contrairement à ce qui s’est produit dans de nombreux autres pays, l’émergence de la radio et de la télévision n’a pas entraîné le développement d’une forme particulière de médias soutenus par la main publique. Les diffuseurs commerciaux ont longtemps dominé le secteur et le gouvernement fédéral n’est intervenu que tardivement pour mettre en place un système national de radio et de télévision publiques. 

Ce n’est qu’en 1967 que la loi sur l’audiovisuel public a donné un cadre pour le financement fédéral des médias publics et pour la création de la Corporation for Public Broadcasting (CPB). Ces médias n’ont toutefois rien d’un organisme d’Etat. Ce sont des institutions publiques locales dont le financement est assuré par un amalgame de fonds fédéraux et d’aides venant de mécènes, d’entreprises et de fondations. Et, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays où les particuliers payent une redevance pour l’audiovisuel public, la CPB est financée par des fonds fédéraux. Cela veut dire que le Congrès américain doit donner son approbation à l’ensemble du budget. 

Les deux principaux réseaux nationaux, Public Broadcasting Service (PBS) pour la télévision et National Public Radio (NPR) pour la radio, sont des organisations détenues en propriété collective par les stations qui en sont membres et auxquelles elles fournissent des contenus. 

Certains critiques ont remis en question la nécessité du service audiovisuel public par voie hertzienne dans la mesure ou le nombre de raccordements câblés progresse. Des sondages ont cependant montré que 70% de la population approuve le soutien accordé par l’Etat à PBS et NPR. 

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Vous trouverez ici l’article complet dans sa version originale anglaise.

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Espagne: financement par les chaînes privées

Par José Wolff, Madrid 

En Espagne, le concept de médias de service public remonte à la fondation de la Radio Nacional de España en 1937 et de la Televisión Española en 1956. Depuis 1978, l’accès à l’information est un droit fondamental inscrit dans la Constitution: l’Etat est tenu d’offrir un service public de radiodiffusion et de télévision.

Actuellement, ces deux canaux sont intégrés dans la Corporación Radiotelevisión Española (RTVE), une société anonyme dont les capitaux sont détenus à 100% par l’Etat. La loi garantit cependant leur indépendance face au gouvernement, aux partis et aux entreprises. La RTVE n’a de comptes à rendre qu’au Parlement. Les neuf membres de son conseil d’administration sont désignés par les deux Chambres du Parlement. 

Pour moitié, le financement de RTVE provient directement du budget général de l’Etat. L’autre moitié est générée par des impôts sur les opérateurs de télécommunications (0,9% des recettes), les télévisions privées (3% des recettes) et les télévisions à péage (1,5% des recettes). 

Les télévisions et radio privées d’envergure nationale sont aux mains de grands groupes, parfois internationaux (tels que Mediaset, Prisa ou El Mundo), de grands éditeurs espagnols (tels que Vocento ou Godó) ou encore de l’Eglise catholique. Ces émetteurs sont pour l’essentiel financés par la publicité. 

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Vous trouverez ici l’article complet dans sa version originale espagnole.

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Tunisie: corruption et mauvaise gestion autour de la redevance 

Par Rachid Khechana, Tunis

En Tunisie, le quotidien «La Presse de Tunisie» et son pendant arabe «Assahafa» font partie des plus anciens médias publics. Leur tirage s’est toutefois effondré au cours des dernières années. Ils ne sont pas vraiment indépendants et leurs adversaires les surnomment «La Pravda de Tunisie» en référence au contrôle et à la censure qui régnaient en Union soviétique. 

Outre ces journaux, l’Etat détient plus de 98% du capital-actions de l’agence de presse officielle Tunis Afrique Presse. Elle emploie actuellement 304 collaborateurs, dont 168 journalistes.

Les radios publiques reviennent cher à l’Etat. Il est tenu de libérer 14 millions de dinars (5,6 millions de francs) pour payer les salaires qui représentent 76% des coûts. Les redevances radio et télévision encaissées avec la facture d’électricité y contribuent à raison de 13 millions de dinars (5,2 millions de francs). S’y ajoutent les recettes publicitaires, estimées à 2 millions de dinars (0,8 million de francs).  

La situation est encore plus difficile pour la télévision publique car son budget s’élève à 56 millions de dinars (22,4 millions de francs), dont 14 millions (5,6 millions de francs) proviennent de la publicité et 5 millions (2 millions de francs) de la vente du programme. Le reste est assumé par l’Etat qui, ici également, s’appuie sur les fonds générés par la redevance. 

Mais cela ne suffit pas et les recettes ne sont pas immédiatement versées à la radio et la télévision. Elles passent par les caisses de l’Etat, ce qui ouvre la porte à la corruption et à la mauvaise gestion. Le montant du produit de la redevance audiovisuelle n’est pas rendu public et il n’y a pas la moindre transparence. C’était déjà ainsi avant la révolution tunisienne de décembre 2010/janvier 2011 et rien n’a changé depuis.  

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Vous trouverez ici l’article complet dans sa version originale arabe.

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