Qui peut percevoir des indemnités de chômage en Suisse?
Celui qui perd son travail en Suisse peut prétendre à des indemnités de l’assurance-chômage, à certaines conditions. Il touche habituellement le 70% de son salaire durant deux ans.
Chaque mois, les salariés travaillant en Suisse et leurs employeurs versent un montant à l’assurance-chômageLien externe. Cette réserve permet d’aider financièrement ceux qui perdent leur emploi, le temps qu’ils retrouvent une nouvelle activité professionnelle. Mais ce soutien est limité et dépend de nombreuses conditions. Explications.
Tous les salariés affiliés à l’assurance vieillesse (AVS) ainsi que leurs employeurs ont l’obligation de cotiserLien externe à l’assurance-chômage. L’entreprise verse la moitié des contributions et l’employé l’autre moitié. Le taux de cotisation s’élève à 2,2% du salaire annuel jusqu’à 148’200 francs puis à 1% au-delà de cette somme.
Les indépendants, les membres de familles agricoles qui travaillent sur l’exploitation et les retraités ne sont pas obligés de cotiser à l’assurance-chômage.
Pour pouvoir toucher des indemnitésLien externe, il faut être domicilié en Suisse et avoir cotisé à l’assurance-chômage durant au moins 12 mois sur les deux dernières années. Il faut donc avoir exercé une activité professionnelle en tant que salarié. De nombreux cas particuliers sont prévus lors d’interruption du travail pour l’éducation des enfants, d’emploi à l’étranger, de service militaire ou de périodes de maladie. Chaque individu doit bien se renseigner sur ses droits lors de son inscription auprès d’un Office régional de placement (ORP).
Les personnes qui exercent une activité indépendante n’ont pas droit aux indemnités de chômage, de même que les salariés qui sont associés ou membres d’un organe dirigeant d’une entreprise, ou encore les conjoints des patrons ou responsables d’une compagnie.
Il faut d’abord annoncerLien externe son chômage à sa commune de domicile ou à son Office régional de placement, puis choisir une caisse de chômage à qui adresser une demande d’indemnités. Le mieux est de faire les démarches administratives au plus vite et de profiter des conseils des ORP pour se lancer rapidement dans la recherche d’un nouvel emploi.
Tant qu’une personne est à l’assurance-chômage, elle doit remettre régulièrement à l’ORP la preuve qu’elle recherche activement un nouveau travail. Cela signifie qu’elle doit envoyer activement des postulations et accepter tout emploi réputé convenableLien externe. Elle est aussi obligée de signaler les gains éventuels, les maladies et les accidents.
L’assurance-chômage verse cinq indemnités journalières par semaine, en fonction des jours ouvrables. Le montant se calculeLien externe en principe en fonction du revenu perçu lors des six derniers mois. L’indemnité est de 80% de l’ancien salaire si l’assuré a des enfants à charge ou un revenu ne dépassant pas 3797 francs par mois. Dans tous les autres cas, elle s’élève à 70% de l’ancien salaire.
Les indemnités sont en général versées durant deux ans, mais de nombreuses exceptions sont prévues.
Oui, les activités professionnelles sont même encouragées par les ORP. Mais tout revenu doit être déclaré.
Oui. Chaque tranche de 60 jours de chômage donne droit à 5 jours de vacances payées. Mais cela signifie qu’il faut attendre 60 jours après son inscription pour pouvoir prendre son premier congé.
Oui. Si la personne au chômage ne respecte pas certaines règles, le versement de ses indemnités peut être suspendu pour des durées pouvant aller de 1 à 60 jours. C’est le cas si elle est au chômage par sa propre faute, si elle ne fait pas assez d’efforts pour trouver un nouvel emploi, si elle refuse un travail jugé convenable ou si elle dissimule des informations importantes.
Il est important de vérifier auprès de l’ORP si une prolongation du délai est possible et si un placement temporaire ou une autre forme d’allocation est envisageable. Si la personne arrive en fin de droit de chômageLien externe et rencontre alors des difficultés financières, elle peut s’inscrire auprès de l’aide socialeLien externe de sa commune de domicile afin d’obtenir un soutien. Il est toujours possible de rester inscrit à l’ORP pour continuer de recevoir conseils et appui dans la recherche d’un emploi.
Taux de chômage
En Suisse, le taux de chômage est particulièrement bas par rapport aux autres pays européens: il était de 2,5%Lien externe à fin 2019 alors que la moyenne dans l’Union européenne était de 6,2%. Le nombre de personnes inscrites à l’assurance-chômage s’élevait à 117’277. Toutefois, le calcul suisse du taux de chômage ne tient compte que des individus inscrits dans des offices régionaux de placement (ORP). Les demandeurs d’emploi en fin de droit ou à l’aide sociale ne sont pas comptabilisés. Ainsi, le taux de chômage annuel moyen en Suisse en 2019 était de 4,4%Lien externe d’après les statistiques du Bureau international du travail (BITLien externe), mais de 2,3%Lien externe selon les chiffres du Secrétariat d’État à l’économie.
La SuisseLien externe calcule son taux de chômage avec le nombre de chômeurs inscrits divisé par le nombre de personnes actives, multiplié par 100.
Le BIT calcule son taux de chômage avec le nombre de personnes qui sont au chômage exprimé en pourcentage du nombre total de personnes en emploi et au chômage.
Adaptation de l’anglais: Marie Vuilleumier
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