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En battant l’Equateur, la Suisse a «gagné le droit de rêver»

Le Suisse Haris Seferovic fête le 2e but qu'il a marqué pour la Suisse contre l'Equateur. Keystone

L’équipe nationale suisse a réussi son entrée dans le Championnat du monde de football au Brésil. Le score tardif de 2 à 1 contre l'Equateur a fait sauter de joie les supporters. Mais la presse ne s’emballe pas: elle appelle à une bonne dose d’amélioration du jeu de l’équipe d’Ottmar Hitzfeld.

«Un moment de grande chance», «Un départ parfait», «Une Suisse renversante», «La Suisse a évité le piège», «La Suisse entame son mondial avec un happy end», «Et hop sur la vague», «Combat de la lenteur»… La presse suisse redouble d’imagination pour commenter une victoire vue tantôt comme le verre à moitié plein, tantôt comme à moitié-vide.

«Après une entame très pénible, les Suisses ont eu l’immense bonheur de venir à bout de l’Equateur à la 93e. Puisse cette première décharge d’euphorie les mener plus loin qu’en 2010 (éliminés dans le giron qualificatif)». Pour Le Matin, «quand on peine à inventer les mots, il y a toujours moyen de se raccrocher à la fameuse magie du football. Elle a une fois encore fait des siennes, et pas qu’un peu, pour offrir à l’équipe de Suisse une victoire aussi renversante qu’inespérée. Une victoire tombée dans les ultimes secondes non pas du ciel mais par la grâce de trois hommes: le guerrier Valon Behrami d’abord, le centreur fou Ricardo Rodriguez et le buteur providentiel Haris Seferovic.

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L’équipe de Suisse la plus chère de l’histoire

Ce contenu a été publié sur Raffaele Poli est le responsable de l’observatoire du football auprès du Centre international d’études du sport (CIES) de Neuchâtel. Selon ses calculs, la valeur de l’équipe nationale qui foulera les terrains brésiliens atteint 159 millions de francs suisses. La hausse observée ces dernières années est principalement due au fait que de nombreux joueurs helvétiques jouent…

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«Une victoire à vous donner un infarctus»

C’est «une victoire à vous donner un infarctus», s’exclame La Regione. Le quotidien italophone précise que cette victoire obtenue «dans le désordre et la souffrance, la chute, avant la joie finale». Et de poursuivre: «le départ est en douceur, mais chantons victoire à voix basse: il y a quatre ans, on a battu l’Espagne, mais nous savons tous comme cela a fini. Mais bien sûr, du haut du plateau de Brasilia, les chants de victoire paraissent beaucoup plus proches». Pourquoi: La Regione relève «l’épanouissement d’une équipe qui, jusqu’ici, existait en paroles». «On peut deviner une maturité pour célébrer une équipe qui, tant bien que mal, a joué une partie qui l’a conduite au but».

 

L’Express-L’Impartial relève que «la rage de Behrami arrache la Suisse du piège équatorien. Un tacle salvateur, un ballon récupéré, une course vers l’avant et au bout de son effort un deuxième but de Seferovic décisif dans le temps additionnel… et trois points synonymes d’entrée idéale dans le tournoi. Réduire le mouvement salvateur à la rage de Behrami amputerait les mérites de Seferovic, buteur lucide, et de Rodriguez, passeur inspiré. Mais le Tessinois rachète sur ce coup une performance individuelle qui colle parfaitement à celle du collectif. Empruntée, maladroite et pleine d’interrogations durant la période initiale. Plus équilibrée et plus vive à la reprise avant cette libération.»

La Liberté déplore que «la Suisse ait manqué sa première mi-temps. Elle s’est dévoilée tendue, nerveuse, hésitante. Mais, évitant le piège, elle a gagné son premier match et le droit de rêver. Comme en 2010, mais avec quatre ans d’expérience en plus.»

L’Oltner Tagblatt se montre incendiaire à propos des premières 45 minutes de jeu qui ont montré la pauvreté du jeu suisse, même avec la maîtrise du ballon sur le terrain. Et de s’interroger: «où doit aller le ballon, si personne n’en veut?»

Pour sa deuxième rencontre de ces mondiaux, le 20 juin à Salvador de Bahia, la Suisse rencontrera la France, victorieuse dimanche 3-0 contre le Honduras.
 

Les derniers matches du tour qualificatif se dérouleront le 25 juin:  la Suisse affrontera le Honduras à Manaus, et la France l’Equateur à Rio de Janeiro.

«La Suisse a eu de la chance»

La Basler Zeitung, estime que «les choses ne pouvaient pas mieux se passer» pour l’équipe nationale de football. «Elle a gagné sans bien jouer et sans convaincre, mais elle a marqué trois premiers points qui renforceront la confiance en soi de l’équipe d’Ottmar Hitzfeld», écrit le journal bâlois, qui relève encore que «la fièvre du championnat du monde a désormais gagné la Suisse pendant le week-end.»

Le Blick, mais aussi les Neue Luzerner Zeitungen(NLZ) relèvent que la Suisse a eu de la chance. «C’est l’étoffe dans laquelle sont taillés les rêves du football: passer la porte de la victoire dans la dernière minute du jeu, et toute une nation est en fête», commente le quotidien lucernois. «Une Suisse à l’offensive faible s’est battue, c’est au moins ça, avant que, finalement, la chance revienne pour les Suisses.» Et les NLZ de déplorer: «pas de créativité, pas d’inspiration, rien.»

Certes, la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) qualifie ce match de «combat de la lenteur». Mais le quotidien zurichois salue tout de même «les mains en or de Hitzfeld». «Cela a été peut-être son instinct de coach, peut-être son expérience d’entraîneur mondial, ou peut-être seulement le hasard: mais Ottmar Hitzfeld a opéré deux changements de joueur décisifs au cours du match, avec une équipe qui ne trouvait pas son jeu mais il a su lui insuffler la volonté de ne pas abandonner et de chercher la victoire jusqu’au dernier coup de sifflet.»

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Les émotions du football, une affaire collective

Ce contenu a été publié sur A Bâle, la ville-frontière qui jouxte la France et l’Allemagne, une «fan zone» a été installée par le Musée du Sport et l’ONG Terre des Hommes, où Suisses et immigrés vont venir soutenir leurs équipes respectives jusqu’à la finale du 13 juillet, dans le légendaire Stade Maracanã de Rio. Hier soir, pour le match d’ouverture…

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Et maintenant?

Conclusion du Matin: «Quatre ans après avoir terrassé – on ne sait toujours pas comment – l’Espagne, la Suisse entame donc ce nouveau Mondial avec 3 points et une formidable décharge d’euphorie. Puisse-t-elle mieux s’en servir au Brésil en 2014 qu’en Afrique du Sud en 2010. L’expérience doit faire loi et ce coup-ci, plutôt que de se demander tout de suite sur quel adversaire ‘on’ pourrait tomber en 8es de finale, les foules seraient bien avisées de rester calmes. Parce que, avant de crever le plafond, cette sélection helvétique a longtemps ramé à la cave. Rendez-vous le 20 juin à Salvador (pour le match contre la France), donc. La magie du football frappera-t-elle de nouveau?»

La Tribune de Genève estime que, «après sa victoire de dimanche, l’équipe de Suisse peut respirer: les trois points lui permettent de préparer plus sereinement le choc du groupe E. » Et de rappeler que, dimanche, les Français n’ont pas tremblé en s’imposant sur le score de 3-0 face au Honduras.

Et maintenant? «Reste à espérer que, contre les Bleus, Ottmar Hitzfeld aura encore la main heureuse», répond le Corriere del Ticino.

 

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