La formule gagnante d’une fondation bernoise
Basé dans de nouveaux locaux lumineux à Eggiwil dans le canton de Berne, la fondation Integration offre des services complets pour les enfants placés, y compris des cours de rattrapage, des soins psychiatriques ou le soutien aux familles d'accueil.
Très respectée dans le canton de Berne et au-delà, la fondation Integration Lien externecompte 24 familles. Ces couples ont suivi un processus de sélection rigoureux et une formation professionnelle. Ils peuvent aussi compter sur l’assistance d’Integration 365 jours par année.
«Même si nous avons eu des conflits, personne n’aurait pu mieux faire que la famille Aeschlimann, j’en suis sûr. Ils étaient de bonne humeur et ont suivi une ligne droite.»
Ceci est un extrait d’une interview parue dans le magazine interne d’Integration. Rico, maintenant âgé de 20 ans, revient sur le temps passé dans une ferme à l’adolescence avec des parents nourriciers sélectionné par la fondation Integration.
«Être pris en charge est un événement dramatique dans la vie d’un enfant», déclare à swissinfo.ch Urs Kaltenrieder, co-fondateur d’Integration. Une chose simple, comme d’obtenir pour l’enfant un appareil dentaire, peut devenir un casse-tête.
Le placement d’un enfant implique plusieurs parties. Les familles d’accueil comblent les besoins quotidiens de l’enfant, font en sorte qu’il se sente bien et en sécurité. Il y a les droits de visite des parents biologiques à gérer. La tutelle légale de l’enfant peut dépendre d’un canton ou d’une commune, tandis qu’un autre canton ou commune s’occupe de son financement.
«Ces différentes parties doivent travailler en harmonie, sinon l’enfant n’a aucune chance. Chez Integration, nous prenons la responsabilité de faire fonctionner la collaboration entre les différentes parties», assure Urs Kaltenrieder.
Chaque enfant pris en charge par Integration se voit attribuer une personne de contact au sein de l’organisation, un travailleur social qui coordonne tous les besoins du placement.
L’équipe peut être jointe en permanence toute l’année. Si une crise survient, la famille d’accueil et l’enfant ont ainsi quelqu’un à qui se confier. «Cela rend les placements beaucoup plus durables», relève le directeur d’Integration Marc Baumeler.
Avant d’être pris en charge par la fondation, certains des enfants âgés de 10 à 12 ans ont connu de multiples placements.
«La tragédie, c’est que les experts savent que la chose la plus importante pour un enfant qui doit être pris en charge à long terme est la constance des relations», relève Urs Kaltenrieder.
«Un garçon a, par exemple, connu 10 placements. L’idée implicite est que le problème vient de lui. Il ne s’agit pourtant pas d’un enfant difficile, juste d’un enfant qui est dans une situation difficile.»
«Lorsque l’enfant est placé dans notre réseau, nous pouvons attester que les symptômes de l’enfant – difficultés de concentration, problèmes relationnels, comportement perturbateur – ne sont rien d’autre que des réactions face à un système fracturé», souligne encore Urs Kaltenrieder.
Traduit de l’anglais par Frédéric Burnand
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.