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«La peine de mort doit être bannie»

Recueillement devant une prison américaine. Keystone

La présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey plaide pour l'abolition de la peine de mort partout sur la planète – un combat prioritaire pour la Suisse dans le domaine des droits de l'homme.

Cet appel intervient à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort. Et de la première journée européenne en la matière.

«La peine capitale ne se justifie pas car son effet dissuasif ne peut être prouvé. Elle est inhumaine car une erreur juridique ne peut jamais être exclue à 100%», déclare Micheline Calmy-Rey dans un message.

En appliquant la peine capitale, «l’Etat risque de se transformer en meurtrier. Pour ces raisons, la peine de mort doit être bannie», poursuit la présidente de la Confédération.

«Le droit à la vie est le droit fondamental de l’humanité. S’il n’est pas respecté, les autres droits, par définition, ne s’appliquent pas. Comment un Etat peut-il rester crédible comme garant de la sécurité humaine s’il peut décider de la vie ou de la mort?», s’interroge-t-elle.

Toujours selon la ministre des Affaires étrangères, «la lutte contre la peine de mort s’inscrit dans la liste des priorités» pour la politique de la Suisse en matière de droits humains.

Concrètement, la Suisse participe activement aux débats contre la peine de mort qui se déroulent au sein d’organisations internationales comme l’ONU, le Conseil de l’Europe et l’OSCE. Elle soutient l’engagement abolitionniste des Organisation non gouvernementales (ONG).

Pour un moratoire mondial

A l’occasion de la journée mondiale de mercredi, plusieurs ONG réunies dans une coalition lancent aussi un appel exigeant de tous les gouvernements de la planète qu’ils s’engagent en faveur d’un moratoire mondial sur la peine de mort.

Plus de 5 millions de personnes dans le monde ont signé une pétition exigeant un moratoire, indique la Coalition mondiale contre la peine de mort. L’Assemblée générale de l’ONU se prononcera fin octobre sur ce moratoire.

Cette journée anti-peine capitale est organisée par la Coalition mondiale contre la peine de mort, qui regroupe plus de 64 organisations, dont Amnesty International, la FIACAT (Fédération internationale de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture et de la peine de mort) et «lifespark».

«Une véritable dynamique»

L’an dernier, au moins 1591 exécutions ont été recensées dans 25 pays. 91% d’entre elles ont eu lieu dans six pays: la Chine, les États-Unis, l’Iran, l’Irak, le Pakistan et le Soudan. Pas moins de 3861 personnes ont été condamnées à mort dans 55 pays en 2006.

Il existe pourtant «une véritable dynamique en faveur de l’abolition de la peine capitale», observent les organisateurs. Au total, 133 Etats membres des Nations unies l’ont abolie en droit ou en pratique. La peine de mort n’est plus appliquée en Europe, à l’exception de la Biélorussie.

En Afrique, seuls six pays ont procédé à des exécutions en 2006, relève la coalition. Le Ghana, Malawi, Nigéria, Burundi, Gabon et Mali s’engagent eux aussi sur la voie de l’abolition. Le Rwanda a lui aboli la peine de mort pour tous les crimes. Au Maroc, en Algérie et en Tunisie, le débat s’intensifie au sujet de l’abolition de la peine capitale.

Les Etats-Unis comme la Chine

Les Etats-Unis se démarquent en tant que seul pays des Amériques à avoir exécuté des condamnés depuis 2003. Pourtant, ils se détournent lentement de ce châtiment. Il y a eu 53 exécutions en 2006, chiffre le plus bas depuis dix ans, notent les ONG.

En Asie, les Philippines ont aboli la peine capitale en 2006. En Chine, on a pu constater un certain recul de la peine de mort, écrivent les organisateurs de la Journée mondiale.

swissinfo et les agences

La 5e Journée internationale contre la peine de mort et la 1ère Journée européenne contre la peine de mort ont lieu mercredi. En 2003, la coalition mondiale a institué le 10 octobre Journée mondiale contre la peine de mort.

La coalition, fondée à Rome en mai 2002, regroupe plus de 60 organisations-membres.

Ces organisations sont aussi bien des ONG que des autorités locales ou des syndicats.

La coalition réunit des organisations abolitionnistes prêtes à collaborer dans le respect d’une charte commune.

Elle se finance grâce aux contributions de ses membres et au soutien de l’Union européenne (UE).

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