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La tuerie norvégienne choque les jeunes du monde

Des milliers de personnes ont pris part à une «marche des roses» lundi à Oslo. Keystone

Lors d’une réunion de haut niveau, l’Assemblée générale des Nations Unies a confirmé son Programme d’action mondial pour la jeunesse. Mais l’attentat de vendredi en Norvège, qui a justement pris pour cible des jeunes actifs en politique, a jeté une ombre.

La réunion de haut niveau tenue les 25 et 26 juillet au siège des Nations Unies à New York était placée sous le mot d’ordre «dialogue et compréhension mutuelle». Elle marquait le point d’orgue de l’année de la jeunesse 2011, qui s’achèvera le 11 août.

Les participants à la réunion, parmi lesquels des centaines de jeunes venus du monde entier, ont marqué une minute de silence à la mémoire des plus de 70 victimes de l’attentat en Norvège.

Le président de l’Assemblée générale, le Suisse Joseph Deiss, et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ont une nouvelle fois fermement condamné cet acte odieux et exprimé leur solidarité et leurs condoléances au peuple norvégien.

«Cette tragédie nous rappelle aussi que dans le monde entier, les jeunes sont beaucoup trop souvent les victimes de toute sorte de formes de violence, a déclaré Joseph Deiss. Ils sont pris dans des conflits, voient leur existence menacée par des conditions de vie extrêmes comme la sécheresse et la famine qui règnent actuellement en Somalie.»

Solidarité appréciée

Le représentant de la jeunesse norvégienne, Jon Andre Hvoslef-Eide a déclaré à swissinfo.ch avoir beaucoup apprécié les paroles de Joseph Deiss et de Ban Ki-moon, ainsi que le fait que le représentant de la Norvège à l’ONU ait pu s’exprimer devant l’assemblée. Il a été également très touché par la minute de silence.

«Tout ceci signifie énormément pour nous», a souligné Jon Andre Hvoslef-Eide. Celui-ci a également publié sur Twitter un message soulignant que «la sympathie que nous avons rencontrée ici signifie énormément pour beaucoup d’entre nous».

Le représentant de la jeunesse norvégienne a indiqué que ces réactions et gestes de solidarité l’ont aidé. Il n’a en effet pas été facile de se rendre seul à New York et de laisser ses amis en Norvège 12 heures seulement après l’attaque. «Presque chacun d’entre nous connaissait quelqu’un qui a été tué», indique-t-il.

«Cette attaque d’un extrémiste de droite qui a abattu tous ces gens dans un camp de jeunesse était une tentative de détruire pratiquement toute une génération de personnes jeunes et politiquement actives. C’est exactement le contraire de cette conférence», juge-t-il.

Et de conclure: cette attaque montre à quel point il est important de ne pas perdre l’objectif de vue, c’est-à-dire d’assurer la participation de la jeunesse au processus politique et le droit à la liberté d’expression.

Plus que jamais

Comme d’autres jeunes de différents horizons avec lesquels swissinfo.ch s’est entretenu, le représentant des jeunes de Suisse s’est dit également choqué par l’attentat. «La présence du représentant norvégien, ses paroles et le contact direct avec lui m’ont rendu encore plus proche de toute cette affaire», a souligné Oliver Felix.

Des mots comme «incompréhensible» et «abominable» dominent dans les diverses réactions. En même temps, les jeunes réunis à New York ont indiqué ne pas vouloir se laisser détourner de leur engagement pour le développement de la société et davantage de respect et de compréhension mutuelle. En résumé, le sentiment le plus palpable à New York était plutôt: s’engager «plus que jamais».

«J’ai été tellement choquée lorsque j’ai entendu parler de cette attaque tragique, déclare l’Américaine Melissa Brander. Cet attentat montre une fois de plus à quel point il est important d’apprendre à régler nos problèmes sans violence.» La représentante américaine a en outre indiqué avoir été très impressionnée par la réaction du chef du gouvernement norvégien Jens Stoltenberg qui a déclaré que son pays réagirait à cet attentat avec encore plus de démocratie, d’ouverture, de participation et d’humanité.

Représentant de l’Ouganda, James R. Aniyamuzaala est également choqué, mais également personnellement concerné, puisqu’il a participé en 2009 à un projet de jeunesse en Norvège. «Cette attaque montre combien il est important que nous apprenions tous, dès l’enfance, à connaître les autres hommes, les autres cultures, les religions et les idées avec respect», a-t-il déclaré.

Ne pas se laisser terroriser

Devant l’assemblée, le chargé d’affaires de la mission norvégienne à l’ONU Gjermund Saether a notamment déclaré que les jeunes en Norvège «ne se laisseraient pas terroriser et bâillonner» par cette attaque sanglante.

Ce massacre a été la pire attaque que la Norvège ait connu depuis la Seconde Guerre mondiale. «Elle a frappé le cœur de notre démocratie, mais nous ne nous laisserons pas intimider», a indiqué le chargé d’affaires.

Et pour conclure, Gjermund Saether de citer une jeune Norvégienne: «Si un seul homme peut montrer autant de haine, combien d’amour ne pouvons-nous pas y opposer tous ensemble».

C’est en 1985 que l’ONU a pour la première fois organisé une année internationale de la jeunesse. Dix ans plus tard, l’Assemblée générale a accepté le Programme d’action mondial pour la jeunesse.

En 2007, le Programme a été étendu à 5 nouveaux domaines afin de s’adapter aux évolutions de notre époque: mondialisation, sida, jeunes dans les conflits armés, thèmes intergénérationnels, technologies de l’information et de la communication. Aujourd’hui, le Programme englobe 15 domaines qui touchent la jeunesse du monde entier.

L’objectif de l’année internationale de la jeunesse est d’encourager les idéaux de paix, de respect des droits humain et de solidarité entre les générations, les cultures, les religions et les civilisations, ainsi que de renforcer la participation des jeunes dans le développement et la gestion de la société.

Environ 87% des jeunes âgés de 18 à 24 ans vivent dans des pays en voie de développement. Ils sont confrontés à des défis particulièrement importants tels que l’accès limité aux ressources, à la santé, à l’éduction, à la formation et à l’emploi.

Environ

500 jeunes du monde entier se sont rendus à la conférence organisée à New York

. Au deuxième jour de la conférence, l’Assemblée générale de l’ONU a confirmé le Programme d’action mondial pour la jeunesse.

Pour promouvoir la participation des jeunes sur la scène internationale, la Suisse participe depuis 2003 aux Youth Reps (délégués de la jeunesse).

Chaque année, trois jeunes collaborent à des thèmes importants pour la jeunesse auprès du Département fédéral des affaires étrangères. Leur mission: relayer les points de vue et les préoccupation des jeunes Suisses et informer la jeunesse suisse sur les activités de l’ONU.

Youth Rep est un projet du Conseil suisse des activités de jeunesse. Jusqu’à aujourd’hui, plus de 20 jeunes ont été actifs en tant que Youth Rep.

(Traduction de l’allemand: Olivier Pauchard)

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