Le mode de vie freine la protection de l’environnement
L'état général de l'environnement ne s'est pas vraiment amélioré depuis cinq ans. C'est la conclusion du dernier rapport «Environnement Suisse 2007».
Les efforts en matière de lutte contre la pollution de l’air, de
l’eau et des sols sont anéantis par le mode de vie des Suisses, surtout en raison de la mobilité.
Selon un rapport publié vendredi par les offices fédéraux de l’environnement et de la statistique, de nombreux défis restent à relever, en particulier concernant le climat et la consommation.
La société a pris conscience des dangers naturels et des risques d’accidents majeurs auxquels elle est exposée. Ainsi, le rapport précise que de bons résultats ont été obtenus dans la lutte contre la pollution de l’air, de l’eau et des sols.
L’assainissement des sites contaminés a déjà commencé pour les cas les plus urgents et le recensement se poursuit. Les émissions de gaz à effet de serre dues à l’économie sont restées stables depuis 1990, bien que le produit intérieur brut (PIB) ait progressé.
En 2004, 21% de l’ensemble des émissions de CO2 étaient imputables à l’industrie. La part due aux transports, stabilisée depuis 2000, était de 34%.
Pas de quoi pavoiser
Le bilan n’est toutefois pas rose. L’urbanisation et la mobilité croissante ne cessent de gagner du terrain dans une Suisse toujours plus tertiarisée. Cette évolution et les déséquilibres qui en résultent entre les régions renforcent les pressions sur l’environnement.
Par conséquent, bien des problèmes restent à résoudre, car les habitudes de consommation des Suisses ne vont pas dans le sens d’une meilleure éco-efficience. Ainsi, précisent les experts, la quantité de déchets ne cesse de croître.
Les émissions de gaz à effet de serre restent trop élevées. A l’échelle suisse, la température moyenne a augmenté de 1,5 degré entre 1970 et 2005.
En tant que pays alpin, la Suisse est particulièrement menacée. De gros problèmes pourraient se poser, comme la fonte des glaciers, le dégel du permafrost, les modifications de la végétation et les variations des précipitations.
Dangers pour la santé
La quantité de précurseurs d’ozone et de poussières fines à l’origine du smog est également toujours trop importante. Les effets de bon nombre de produits chimiques restent encore peu connus. Avec le bruit, les conditions météorologiques extrêmes et les rayonnements, ce sont autant de risques pour la santé de la population.
Le danger plane également sur la biodiversité: 30 à 50% des espèces indigènes sont menacées. Le rapport demande de redoubler d’effort. Il faudra assurer un suivi pour détecter suffisamment tôt les tendances de l’évolution de la faune et de la flore, puis prendre les mesures qui s’imposent, comme la création de réseaux de biotopes à grande échelle.
Un débat public s’impose
Les nouvelles technologies constituent aussi un enjeu majeur. Certes, elles peuvent avoir des effets bénéfiques sur l’environnement, mais il n’est pas possible d’exclure des conséquences néfastes. Certains de leurs effets sur l’homme et sur la nature restent largement méconnus. Le rapport estime qu’un débat public s’impose.
D’une manière générale, le rapport recommande de mieux intégrer, ces prochaines années, les questions environnementales dans d’autres politiques sectorielles, comme celles des transports et l’agriculture. Une politique cohérente est nécessaire pour assurer une gestion durable des ressources naturelles limitées.
swissinfo et les agences
En Suisse, la température moyenne a augmenté de 1,5 degré de 1970 à 2005.
Les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 0,5% de 1990 à 2005.
Le trafic motorisé individuel a doublé depuis 1970 et celui des marchandises a triplé.
Chaque année, la Suisse utilise 100 millions de tonnes de matériel, soit 14 tonnes par habitant. Seul un quart de cette masse est recyclable.
Les énergies fossiles atteignent 56,6% de la consommation totale.
Chaque habitant utilise 233 litres d’eau par jour et produit 660 kilos de déchets par an.
Entrée en vigueur le 1er mai 2000, la loi sur le CO2 constitue le noyau dur de la politique suisse en matière climatique et complète les engagements pris au niveau international.
Son objectif est de parvenir à réduire, d’ici 2010, les émissions de CO2 de 10% par rapport aux valeurs de 1990.
En 2004, 21% de l’ensemble des émissions de CO2 étaient imputables à l’industrie. La part due aux transports, stabilisée depuis 2000, était de 34%.
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