«Un tel tremblement de terre pourrait aussi se produire en Suisse»
«A l’avenir, ce ne sera plus si calme», avertit le directeur du Service sismologique suisse au lendemain du tremblement de terre de magnitude 6,2 qui a dévasté le centre de l’Italie. La population a tendance à l’oublier mais la Suisse est bien une zone à risque.
Après les réactions de solidarité et les messages de condoléances, l’heure est aux interrogations après le séisme meurtrier qui a touché la Péninsule mercredi à 3h36 du matin. Quels sont les risques ailleurs ?
Pendant que la qualité des constructions en Italie est remise en question, les experts rappellent qu’en Suisse aussi, un séisme important pourrait se produire dans les prochaines décennies. «La Suisse, comme l’Italie, se trouve à la frontière entre deux plaques tectoniques, et le danger est donc le même», souligne Stefan Wiemer, le directeur du Service sismologique suisse, à la radio suisse alémanique SRF.
Le spécialiste note qu’il n’y a plus eu de séisme en Suisse depuis 70 ans. «A l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, nous observons entre 500 et 700 petites secousses par année. Toutefois, un tremblement de terre de l’ampleur de celui qui s’est produit en Italie de magnitude 6 se produit tous les 50, 100 ou 150 ans. Au cours des 30 à 40 dernières années, nous avons eu une période relativement calme mais ça ne va pas rester ainsi à l’avenir», affirme Stefan Wiemer.
Le Valais et Bâle à risque
Raphaël Mayoraz, géologue cantonal du Valais, précise dans les colonnes du quotidien 24 heures que deux cantons sont particulièrement concernés: le Valais et Bâle.
Le géologue rappelle qu’en 1946 par exemple un tremblement de terre d’une magnitude de 6,1 s’est produit près de Sierre, tuant quatre personnes. «A l’époque, la plaine du Rhône était relativement peu peuplée… Aujourd’hui, les conséquences seraient tout autres», souligne ce dernier, en ajoutant qu’il s’attend à un nouveau séisme majeur d’ici à 2040.
Des mesures de sécurité sont prises
Le canton du Valais ne reste pas les bras croisés. Il s’est doté en 2004 d’une loi sur les bâtiments qui oblige les gens à construire en respectant les normes antisismiques. «Nous travaillons aussi beaucoup sur l’éducation, afin d’enseigner à la population comment se comporter en cas de tremblement de terre», précise le géologue cantonal.
En termes de danger, les tremblements de terre sont comparables aux inondations, comme l’explique Stefan Wiemer à SRF. Toutefois, on pense peu aux tremblements de terre, car ils sont rares «mais lorsqu’ils se produisent, ils créent une catastrophe.» Le spécialiste se veut toutefois rassurant: «En Suisse, nous sommes plus ou moins bien préparés. On a beaucoup fait au cours des 20 dernières années. Les normes de construction ont été renforcées mais il reste tout de même encore beaucoup à faire.»
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