Un nouveau gratuit en allemand se lance dans la bataille
Avec la sortie de «News» mercredi, un cinquième quotidien gratuit attaque le marché de la partie germanophone de la Suisse.
Créé par trois organes de presse bien établis, ce journal pour pendulaires est distribué dans 1500 boîtes de Bâle, Zurich, Berne et de Suisse centrale.
Edité par les quotidiens «Basler Zeitung» (Bâle), «Berner Zeitung» (Berne) et «Tages-Anzeiger» (Zurich), le premier numéro de ce nouveau gratuit a été tiré à 334’000 exemplaires, apparus mercredi au petit matin dans les agglomérations des trois grandes villes alémaniques et dans le «Mittelland».
«News» sera distribué tous les matins de la semaine dans quelque 1500 caissettes. Durant la phase de lancement, 155 colporteurs (en majorité de charmantes hôtesses) l’offriront également de la main à la main.
Sans commentaires
La première édition du journal, de format tabloïd, comprend 40 pages, dont 17 de publicité. La partie rédactionnelle est essentiellement composée de dépêches d’agences, traitant de politique, d’économie, de culture, de sport et des inévitables «people».
«News», dont le projet tient tout entier dans son titre, n’aura pas de place pour le commentaire. Le journal n’a pas non plus de pages régionales. Les éditions de Bâle, Berne et Zurich se différencient uniquement par le fait que sous le logo du gratuit est placé celui du quotidien payant de référence, dont on trouve par ailleurs un sommaire en pages intérieures.
Dirigée par Philippe Pfister, la rédaction est basée à Zurich et compte 35 personnes. Le journal vise un public un peu plus âgé que celui de «20 Minuten», soit les 20-49 ans.
Pas dans les grandes gares
Il n’y a aucune caissette de «News» dans les gares principales de Zurich, Berne et Bâle, a confirmé Christoph Zimmer, porte-parole du groupe de presse zurichois Tamedia, principal propriétaire de la nouvelle publication.
En cause: des problèmes de capacité pour accueillir ces caissettes. Un accord a toutefois été conclu avec les CFF (Chemins de fer fédéraux) pour installer des caissettes dans d’autres gares.
Mercredi, le lancement de «News» a connu des problèmes au moins à Berne. Le matin autour de la gare, le nouveau gratuit était une denrée rare. Christoph Zimmer explique que la situation est particulière dans la capitale, en raison du chantier de la gare et d’une politique restrictive de la ville en matière d’installation de caissettes.
Mais dans l’ensemble, la distribution a donné satisfaction, assure le porte-parole de Tamedia.
swissinfo et les agences
– Fin 1999, les groupes hollandais Schibsted et zurichois Tamedia attaquent les premiers le marché suisse alémanique avec «20 Minuten».
– Dans la foulée, la filiale suisse du groupe suédois Metro lance «Metropol», qui perd la guerre et disparaît début 2002.
En janvier 2005, l’éditeur Tamedia devient l’unique propirétaire de la version suisse de «20 Minuten».
– En octobre 2005, le groupe lausannois Edipresse lance «Le Matin Bleu» en Romandie.
– En mars 2006, Tamedia entre à son tour sur le marché romand en lançant «20 Minutes», version francophone de son «20 Minuten».
– En mai 2006, le groupe zurichois Ringier lance «Heute», distribué en fin de journée dans les grandes villes alémaniques.
– Depuis septembre 2006, Ringier propose son deuxième gratuit, «CASHdaily», axé sur l’économie.
– Soutenu par des investisseurs privés suisses et étrangers, le gratuit «.ch» est lancé en septembre 2007, en Suisse alémanique, pour un lectorat plutôt adulte.
– Considérant l’arrivée de «News» comme une déclaration de guerre, l’éditeur de la «Mittelland Zeitung» envisage désormais de rétorquer avec un nouveau gratuit.
Selon la dernière étude de septembre sur les médias en Suisse (Remp), les journaux gratuits ont les faveurs des lecteurs.
Le gratuit en allemand «20 Minuten» est le quotidien le plus lu dans le pays avec 1’212’000 lecteurs quotidiens. Il précède la journal de boulevard «Blick» (689’000 lecteurs).
En Suisse romande, «Le Matin bleu» (353’000 lecteurs) gratuit est davantage lu que son grand frère, orange et payant, numéro deux dans la zone francophone.
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