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Les parcs naturels, un label convoité

Le nouveau label présenté vendredi par la Confédération. Keystone

Pas moins de dix projets demandent à être reconnus par la Confédération comme parcs naturels d'importance nationale. Verdict en septembre.

Les nouvelles bases juridiques entrées en vigueur en décembre ouvrent de nouvelles possibilités et les projets déposés représentent déjà 7% du territoire suisse.

Sur les requêtes déposées jusqu’ici, neuf portent sur des parcs régionaux – dont ceux du Chasseral (cantons de Berne et Neuchâtel) et du Binntal (Valais) – et une sur un parc périurbain, dans le Sihlwald zurichois.

Dans huit cas, les régions concernées demandent une aide, limitée à quatre ans, pour créer un parc. Les deux autres veulent une aide à la gestion de dix ans (avec octroi d’un label) pour des parcs existants, comme la réserve de biosphère de l’Entlebuch (Lucerne), reconnue par l’UNESCO.

En tout, les demandes déposées couvrent une étendue équivalant à 7% du territoire suisse, indique l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Aucune requête n’a été soumise pour la troisième catégorie prévue, celle des parcs nationaux.

Le nombre définitif des parcs soutenus par la Confédération ne s’arrêtera pas à cette liste, sur laquelle n’apparaît pas, par exemple, le projet de parc régional du Doubs.

Les régions intéressées pourront tenter leur chance chaque année, précise le sous-directeur de l’OFEV Willy Geiger. Une dizaine d’autres candidatures sont attendues d’ici le 31 janvier 2009.

Une limite financière

Officiellement, il n’y a pas de plafond pour le nombre de parcs reconnus. La limite est davantage posée par les moyens financiers que la Confédération pourra allouer: 3,5 millions de francs en 2008 et, dès 2012, 10 millions par an.

Jusqu’ici, les parcs régionaux semblent avoir le plus de succès. Selon Willy Geiger, cela tient à la vision «moderne» de ces sites. Il ne s’agit pas d’y mettre la nature sous cloche mais de miser sur un développement durable qui permet à une région de «se vendre».

L’OFEV va désormais plancher sur les dossiers. Les offices fédéraux concernés pourront prendre position ce printemps. Au début de l’été, des représentants de l’OFEV visiteront les lieux. La décision devrait tomber en septembre et la conclusion de conventions-programme avec les sites retenus avoir lieu en novembre.

Garanties à long terme

Une série d’exigences ont été posées. Les futurs parcs devront posséder des valeurs naturelles et paysagères de haute qualité et se distinguer par leur aspect caractéristique.

Un plan de management, une charte de gestion et des indicateurs d’évaluation font partie des requis. Des garanties à long terme sont aussi exigées comme le soutien de la population et des autorités, un engagement financier des communes et du canton ou la faisabilité économique du projet.

S’ajoutent des conditions spécifiques à chaque catégorie de sites. Un parc régional doit couvrir au moins 100 km². Les activités économiques doivent y être axées sur les principes du développement durable.

Une croix sur carré vert

Un parc périurbain doit, quant à lui, avoir une zone centrale – offrant un habitat intact à la faune et à la flore – d’au moins 4 km². Il doit être facilement accessible par les transports publics et être situé dans un périmètre de 20 km au maximum du centre d’une agglomération.

Refusant de se prononcer sur les dossiers avant qu’ils ne soient passés au peigne fin, Willy Geiger paraît confiant sur leurs chances de succès. Les candidats savaient à l’avance quels critères remplir, note-t-il.

Vendredi, l’OFEV a aussi présenté le label Parc, qui sera remis aux parcs reconnus d’importance nationale. Il se présente sous la forme d’un carré vert avec l’inscription «parcs suisses» en trois langues disposée en croix (pour rappeler le drapeau suisse).

La région pourra l’utiliser pour faire connaître son parc en tant que tel, mais pas pour faire de la publicité pour le fromage qui y est fabriqué, par exemple. Un label Produit est prévu à cet effet.

swissinfo et les agences

Jusqu’ici, huit cantons ont déposé dix projets. Deux sont des parcs existants:

Réserve de biosphère reconnue par l’UNESCO de l’Entlebuch (Lucerne) et Biosfera Val Müster (Grisons).

Sept autres sollicitent aussi un label de parcs naturels:

Binntal (Valais)
Parc naturel de Thal (Soleure)
Parc Ela (Grisons)
Parc régional du Chasseral (Neuchâtel et Berne)
Parc régional du Gantrisch (Berne et Fribourg)
Parc naturel du Thunersee-Hohgant (Berne)

Le dernier dossier porte sur un parc périurbain dans le Sihlwald zurichois.

La nouvelle législation prévoit trois catégories de parcs naturels d’importance nationale:

– Dans les parcs nationaux, l’évolution des processus naturels est laissée à elle-même, avec un minimum d’intervention humaine.

– Les parcs naturels régionaux permettront de mettre en valeur les qualités naturelles et culturelles d’une région, dans une perspective de développement durable.

– Les parcs naturels périurbains quant à eux serviront principalement à sensibiliser les populations citadines à la nature.

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