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Sommet de l’OCS: Chine, Russie et Iran réunis sur fond de tensions avec l’Ouest

De gauche à droite, le président russe Vladimir Poutine, le président chinois Xi Jinping et leur homologue mongol Khaltmaagiin Battulga samedi à Qingdao (Chine). KEYSTONE/AP Pool Sputnik Kremlin/ALEXEI DRUZHININ sda-ats

(Keystone-ATS) Le président chinois Xi Jinping a inauguré samedi sous le signe de « l’unité » un sommet réunissant en Chine les chefs d’Etat russe et iranien. Cette réunion se tient sur fond de tensions commerciales et diplomatiques avec les Etats-Unis.

L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui outre la Chine et la Russie réunit l’Inde, le Pakistan et plusieurs pays d’Asie centrale, a entamé samedi soir son sommet annuel dans la ville côtière de Qingdao (est de la Chine).

D’importantes forces de sécurité quadrillaient cette cité portuaire connue pour ses collines de pins et villas de style allemand, dont commerçants et touristes avaient été évacués pour l’occasion de quartiers entiers.

M. Xi a vanté lors d’un banquet inaugural « l’unité et l’harmonie » confucéennes et « l’esprit de Shanghai », qui « se concentre sur la recherche d’un terrain d’entente commun » entre les membres de l’OCS, un bloc sécuritaire régional lancé en 2001.

Le président russe Vladimir Poutine, son homologue pakistanais Mamnoon Hussain ou encore le Premier ministre indien Narendra Modi – en dépit de la rivalité entre New Delhi et Islamabad – participaient à cette démonstration d' »unité ».

Par un saisissant contraste, elle démarrait alors que, de l’autre côté du Pacifique, les dirigeants des pays du G7 – qui n’est plus le G8 depuis que la Russie a été exclue du club en 2014 – affichent leurs profondes divisions.

L’Iran, membre de l’OCS?

Si Téhéran n’a qu’un statut d’observateur au sein de l’OCS, le président iranien Hassan Rohani est présent au sommet de Qingdao: une façon de jauger l’appui russe et chinois à l’accord de 2015. Ce texte, par lequel Téhéran acceptait de limiter ses activités nucléaires en échange d’un allégement des sanctions internationales, est sur la sellette après la décision de Donald Trump d’en retirer les Etats-Unis.

Sous la menace de nouvelles sanctions américaines contre les entreprises étrangères actives dans le pays, l’Iran cherche à s’assurer le soutien des autres signataires – Européens, Russie mais surtout la Chine, grande consommatrice de pétrole iranien – pour maintenir à flot son économie.

M. Rohani s’est entretenu samedi avec Vladimir Poutine: il a appelé à un « dialogue plus important et sérieux » entre Moscou et Téhéran après le « retrait illégal » de Washington, selon une retranscription diffusée par le Kremlin. En retour, le président russe a exprimé son soutien pour que l’Iran devienne membre à part entière de l’Organisation de Shanghai.

« Routes de la Soie »

L’OCS compte actuellement quatre ex-républiques soviétiques d’Asie centrale (Ouzbékistan, Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghizstan) et deux nouveaux-venus: l’Inde et le Pakistan.

Leur sommet annuel intervient par ailleurs juste avant la rencontre historique, mardi à Singapour, entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Xi Jinping a rencontré M. Kim à deux reprises ces dernières semaines en Chine, alors que Pékin entend ne pas se laisser marginaliser par les pourparlers entre Washington et Pyongyang.

Officiellement cependant, la Chine devrait surtout pousser à Qingdao ses « Nouvelles routes de la soie », colossal projet d’infrastructures à travers l’Asie, l’Europe et l’Afrique.

Enfin, pour Moscou comme pour Pékin, l’Organisation de Shanghai – qui abordera également à Qingdao la lutte contre le terrorisme et le piratage informatique – peut être un outil pour contrecarrer l’influence des Etats-Unis et de l’OTAN.

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