Sortie du nucléaire: l’eau de la fonte des glaciers comme solution

(Keystone-ATS) Pour compenser le nucléaire, il serait notamment possible d’utiliser l’eau des lacs créés par la fonte des glaciers. C’est le scénario sur lequel planchent actuellement des scientifiques de l’Institut de géographie de l’Université de Zurich, selon la « SonntagsZeitung ».

Les chercheurs s’attendent en effet à ce que toute une série de nouveaux lacs, petits et grands, apparaissent dans les Alpes au cours du siècle. Leur travail s’inscrit dans le cadre du Programme national de recherche (PNR) 61, qui s’attache notamment à étudier les effets positifs de la fonte des glaciers, tels que l’utilisation des nouveaux lacs pour le tourisme ou la production d’énergie.

Ces lacs présentent toutefois un danger à prendre au sérieux, car ils affaiblissent la stabilité du terrain environnant. Parvenir à trouver un équilibre entre les possibilités et les dangers qu’ils présentent constitue un véritable défi scientifique, économique et politique, soulignent les glaciologues sur le site de leur étude.

L’étude analyse la capacité de retenue des lacs, leur potentiel de production énergétique, mais aussi les mesures de protection contre les crues. « Nous estimons que d’ici à 2050, près de la moitié des glaciers existants en l’an 2000 auront fondu. A la fin du siècle, la quasi totalité d’entre eux aura disparu et de nombreux lacs auront vu le jour », explique Wilfried Haeberli, glaciologue et directeur de l’étude.

Atome pas écarté pour toujours

La ministre de l’énergie Doris Leuthard relativise la décision du Conseil fédéral de sortir du nucléaire. L’atome pourrait à nouveau être pris en considération si la fusion nucléaire devenait possible, explique-t-elle dans un entretien à la « NZZ am Sonntag ».

« Si la fusion nucléaire est maîtrisée dans 30 ans et que les avantages de l’atome redeviennent prépondérants, il sera possible d’ajuster la loi », explique Mme Leuthard. La décision du Conseil fédéral s’est faite sur la base des connaissances actuelles – et celles-ci militent contre de nouveaux investissements dans l’énergie atomique.