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SOS Méditerranée relance son sauvetage en mer après plusieurs mois

SOS Méditerranée n'a plus pu prendre en charge depuis des mois des migrants qui tentaient depuis la Libye de rejoindre l'Europe (archives). KEYSTONE/AP MSF/HANNAH WALLACE BOWMAN sda-ats

(Keystone-ATS) SOS Méditerranée reprend le sauvetage en mer de migrants, trois mois après l’avoir suspendu. Le bateau doit quitter Marseille dimanche soir ou lundi. Après un divorce avec MSF, l’ONG a monté ses propres équipes médicales et des partenariats suisses sont en discussion.

Le navire, qui devait partir samedi à la mi-journée, quittera Marseille « dans les prochaines heures » dès que la mer sera moins démontée, a affirmé à Keystone-ATS un porte-parole de la section suisse de SOS Méditerranée, établie à Genève. « Nous sommes très contents » de pouvoir redémarrer, a-t-il aussi dit.

L’ONG relève que les derniers mois ont été particulièrement meurtriers pour les migrants qui tentent de rejoindre l’Europe et cible le manque de collaboration entre pays pour aider ces personnes. Près de 3900 personnes ont été interceptées et renvoyées en Libye, pays qui fait face à de nombreuses violences.

Le bateau était bloqué depuis trois mois, d’abord pour évaluer la situation face au coronavirus et ensuite pour préparer le nouveau dispositif après la fin d’un partenariat de plusieurs années avec Médecins Sans Frontières (MSF). Quelques semaines après le retour du navire, les deux ONG avaient relayé leurs divergences, alors qu’elles avaient sauvé depuis 2016 plus de 30’000 personnes.

MSF estimait que l’impératif humanitaire devait l’emporter sur toute décision liée à la reprise des activités en mer. SOS Méditerranée voulait de son côté des garanties d’accès à des ports avant de relancer le navire.

Appel lancé

Après cette séparation, l’ONG a monté son propre dispositif de santé pour pouvoir prendre en charge le moment venu les migrants en mer. Celui-ci est constitué notamment d’un médecin, qui a oeuvré pendant le Covid, et de deux infirmiers. La majorité d’entre eux a participé à des sorties du navire actuel utilisé pour le sauvetage ou de son prédécesseur.

Tous ces acteurs pourront s’appuyer sur les deux salles de consultation et de soins entièrement dotées, sur l’unité d’hospitalisation pour six personnes et sur le dispositif de stockage de médicaments. En pleine pandémie, une zone de prise en charge des personnes qui pourraient être infectées par le coronavirus a été ajoutée.

Dans les prochains mois, des Suisses pourraient participer au sauvetage. Des « partenariats médicaux » sont en discussion, explique la section suisse de SOS Méditerranée. Il a semblé « fondamental après le retrait de MSF de continuer nos opérations en gardant une équipe médicale à bord », a ajouté l’ancien conseiller aux Etats Dick Marty, membre de son Conseil de fondation. Les soins pour ces migrants sont indispensables et ils ont un « coût », relève-t-il.

De son côté, la directrice Caroline Abu-Sada salue la collaboration des Etats et des citoyens avec le personnel de santé et pour aider les personnes dans le besoin pendant la crise du Covid. « Le devoir de secourir les personnes qui se noient en mer doit être rempli avec le même sens de la solidarité », dit-elle. Elle appelle à un soutien financier et à un « dialogue urgent » avec les Etats européens.

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