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Sous pression américaine, Israël promet d’augmenter l’aide à Gaza

(Keystone-ATS) Israël va permettre la livraison temporaire d’aide dans la bande Gaza, a annoncé vendredi du bureau du premier ministre israélien quelques heures après une mise en garde du président américain. Le territoire palestinien, assiégé depuis six mois, est menacé de famine.

Cette annonce survient au moment où la pression internationale s’accentue sur le gouvernement israélien, le président des Etats-Unis Joe Biden ayant évoqué jeudi pour la première fois la possibilité de conditionner l’aide américaine à Israël à des mesures « tangibles » face à la catastrophe humanitaire à Gaza.

« Le cabinet [de guerre israélien] a autorisé le premier ministre, le ministre de la défense [Yoav Gallant] et le ministre [Benny] Gantz à prendre des mesures immédiates pour augmenter l’aide humanitaire à la population civile dans la bande de Gaza », a déclaré le bureau du premier ministre Benyamin Netanyahou dans un communiqué.

« Cette aide accrue permettra d’éviter une crise humanitaire et est nécessaire pour assurer la poursuite des combats et atteindre les objectifs de la guerre », a-t-il ajouté.

Humanitaires tués

Selon ce communiqué, Israël va autoriser l’acheminement « temporaire » de l’aide humanitaire par le port israélien d’Ashdod, à environ 40 km au nord de la bande de Gaza, et par le point de passage d’Erez, entre le territoire palestinien et le sud d’Israël. Les autorités israéliennes vont aussi permettre « l’augmentation de l’aide jordanienne par Kerem Shalom », poste-frontière du sud d’Israël.

Alors que la bande de Gaza est confrontée à un drame humanitaire, la mort lundi dans des frappes israéliennes des sept travailleurs de l’ONG World Central Kitchen (WCK), basée aux Etats-Unis, a accru le mécontentement international. L’armée israélienne a reconnu une « grave erreur ».

Premier soutien militaire d’Israël, les Etats-Unis ont exigé jeudi de leur proche partenaire une « augmentation spectaculaire » de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, disant vouloir voir des mesures concrètes prises « dans les heures et jours qui viennent ».

Après l’annonce du gouvernement israélien, la Maison-Blanche l’a appelé à tenir ces promesses. « Ces mesures […] doivent maintenant être mises rapidement et complètement en oeuvre », a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du conseil de sécurité nationale dans un communiqué.

Cessez-le-feu à conclure

Lors d’un entretien téléphonique jeudi avec Benyamin Netanyahou, le président américain Joe Biden, critiqué par une partie de son électorat pour son soutien inconditionnel à Israël, a jugé « inacceptables » les frappes ayant tué les humanitaires de WCK. L’ONG a annoncé suspendre ses opérations à Gaza, accroissant les craintes pour les 2,4 millions d’habitants.

M. Biden a aussi pressé Benyamin Netanyahou de conclure « sans délai » un accord pour un cessez-le-feu, alors que les négociations sur la fin des violences ainsi que la libération des otages piétinent, près de six mois après le début du conflit.

La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée après l’attaque de commandos du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre dans le sud d’Israël. Elle a entraîné la mort de 1170 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le jour même, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir des données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées au cours de l’attaque et emmenées comme otages dans la bande de Gaza, où 130 sont toujours détenues, parmi lesquelles, selon l’armée israélienne, 34 sont mortes.

« 31 enfants morts de faim »

En représailles, Israël mène des opérations militaires dans le territoire palestinien, s’étant juré d’anéantir le Hamas, qui y a pris le pouvoir en 2007 et qui est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l’Union européenne notamment. Plus de 33’000 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, selon le ministère de la santé du Hamas.

Les bombardements et l’offensive terrestre des forces israéliennes ainsi que le siège total du territoire palestinien ont provoqué un désastre humanitaire. « 31 enfants de Gaza sont morts de faim et de déshydratation », selon le Croissant-Rouge palestinien.

Selon une étude jeudi d’Oxfam, la population du nord de la bande de Gaza survit avec « moins de 12% des besoins caloriques quotidiens moyens ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir vendredi une réunion sur le risque de famine et la situation des travailleurs humanitaires à Gaza.

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