Soutien à l’emprisonnement des leaders de la révolte des parapluies
(Keystone-ATS) La Chine a défendu vendredi l’emprisonnement, la veille par la justice hongkongaise, de trois militants pro démocratie, leaders de la « révolte des parapluies » qui avait paralysé Hong Kong à l’automne 2014. Pékin dénonce leurs « activités illégales et violentes ».
Joshua Wong, figure juvénile et médiatique du mouvement prodémocratie, a été condamné jeudi en appel à Hong Kong à six mois de prison. Nathan Law et Alex Chow se sont vus infliger respectivement des peines de huit et sept mois d’emprisonnement.
La justice leur reproche leur rôle dans un rassemblement jugé illégal, le 26 septembre 2014. Les manifestants avaient escaladé des barrières métalliques et étaient entrés dans Civic Square, une place située dans un complexe gouvernemental. Une action qui avait contribué à déclencher des manifestations de masse.
Hong Kong justifie pour sa part la condamnation des militants pro démocratie. Rimsky Yuen, ministre de la Justice, a démenti vendredi que les peines de prison prononcées obéissaient à des « motifs politiques ». Il a refusé de suivre les conseils de plusieurs procureurs qui plaidaient pour la clémence à l’égard des trois jeunes gens.
Aux yeux de leurs soutiens, ces condamnations sont une preuve supplémentaire que Pékin renforce sa mainmise sur Hong Kong. Cette ex-colonie britannique est revenue dans le giron chinois en 1997, et jouit d’une large autonomie.
« La population de Hong Kong bénéficie pleinement de droits et de libertés. Mais personne ne peut mener des activités illégales et violentes sous le prétexte de la démocratie et de la liberté », a déclaré vendredi Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d’un point-presse régulier.
Libertés inconnues ailleurs
Le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale qui administrait Hong Kong, a dit espérer que la condamnation des trois leaders ne découragera pas les « manifestations légitimes » à l’avenir.
L’organisation Amnesty International a jugé les peines de prison comme une « attaque vindicative contre la liberté d’expression et de manifester pacifiquement ».
« Je tiens à rappeler que Hong Kong est une région administrative spéciale de Chine. (…) La Chine est fermement opposée à toute force extérieure s’ingérant dans les affaires et l’indépendance judiciaire hongkongaises », a souligné la porte-parole Mme Hua.
D’après les termes de l’accord sino-britannique sur la rétrocession, Hong Kong jouit de libertés inconnues ailleurs en Chine continentale, en théorie jusqu’en 2047 au moins. Beaucoup dans le territoire ont cependant le sentiment que ces libertés s’érodent et que Pékin est en train de renier cet accord.