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St-Sulpice: le procureur requiert 24 mois ferme contre le chanvrier

Selon l'acte d'accusation, la police a saisi près de 25 kilos de cannabis à St-Sulpice (NE) (photo symbolique). KEYSTONE/AP/FERNANDO LLANO sda-ats

(Keystone-ATS) Le Ministère public a requis devant le Tribunal du Littoral et du Val-de-Travers 24 mois de prison ferme pour un cultivateur de chanvre, accusé d’infraction grave à la loi sur les stupéfiants et sur les armes. Son avocat réclame huit mois avec sursis.

Lors d’une intervention en octobre 2018, la police neuchâteloise a découvert à St-Sulpice (NE), une culture de chanvre indoor sur plusieurs sites. 837 plants ont été saisis, ainsi que près de 25 kilos de cannabis conditionnés dans des sachets pour la revente. Certains échantillons de drogue analysés présentaient un taux de THC autour de 10%, d’autres étaient proches de 1%.

Il y a récidive spécifique car le prévenu principal, âgé de 55 ans au moment des faits, a « des antécédents mauvais », a déclaré jeudi à Boudry (NE) Fabrice Haag, procureur. L’accusé avait été condamné en 2005 à 27 mois de prison pour une précédente affaire de marijuana.

Selon le procureur, il y a de plus un concours d’infractions, en raison de la détention illégale d’un « véritable arsenal » de 146 armes. Le principal prévenu « a une prise de conscience limitée ou nulle », ce n’est « donc pas un bon candidat pour le sursis ». Selon Fabrice Haag, l’accusé a un sentiment d’impunité, de toute puissance.

« J’achète des armes et on boit l’apéro »

Durant son interrogatoire, le principal prévenu a d’ailleurs déclaré « avoir racheté 40 armes » depuis sa sortie de prison préventive en décembre 2018. « Je collectionne les armes depuis l’âge de 16 ans. C’est une passion. Les gens le savent et le vendredi à 17h00, j’achète des armes et on boit l’apéro », a-t-il ajouté. Il a précisé qu’aucune de ses « armes » n’était chargée.

Pour le Ministère public, les trois prévenus ont formé une bande et vu le chiffre d’affaires escompté, ils doivent être condamnés pour infraction grave à la loi sur les stupéfiants. Il a requis 18 mois de prison avec sursis de deux ans pour « la jardinière », âgée de 45 au moment des faits, et 14 mois de prison avec sursis de deux ans pour celui qui aurait été chargé d’écouler la production. Ce dernier, âgé de 30 ans au moment des faits, n’a pas pu comparaître, bloqué aux Philippines.

Le principal accusé a rappelé qu’il cultivait des graines pour faire du cannabis légal (CBD) mais qu’il était encore au début des essais. « On ne peut pas faire en même temps de la graine et du cannabis », a-t-il expliqué, ajoutant qu’il n’a jamais vendu de cannabis.

Pas de trafic par bande

Le gain réalisé « est ridicule », a ajouté son avocat Julien Broquet. Ce dernier demande huit mois de prison avec sursis. « Il n’y a pas de faute grave, pas de trafic par métier et par bande, car il n’y a pas de bande du tout », a-t-il expliqué.

L’avocate « de la jardinière », qui pensait s’occuper de plants de CBD, a réclamé l’acquittement pour sa cliente. Tout comme la défense du trentenaire, qui a expliqué que son client n’avait « pas de raison de mettre en danger sa carrière civile et militaire » par un trafic de drogue. Elle a rappelé que cette procédure a mis en péril sa carrière. Le verdict sera rendu le 25 septembre à 10h30.

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