Superbe et atypique, le sandre est désigné « poisson de l’année »
Le sandre a été désigné "poisson de l'année 2025" par la Fédération suisse de pêche (FSP). Ce choix est motivé par "la nécessité de créer davantage d'habitats aquatiques naturels, afin que les poissons indigènes sauvages soient à nouveau plus nombreux pour la pêche".
(Keystone-ATS) Le sandre est très apprécié des pêcheurs professionnels ainsi que des pêcheurs à la ligne. « Ses filets blancs et sans arêtes séduisent tous les cuisiniers étoilés », relève jeudi la FSP.
Cette dernière regrette que seules 10 tonnes environ puissent être pêchées chaque année dans les eaux suisses. La forte demande ne peut être satisfaite que par l’aquaculture et les importations. « Cela doit nous faire réfléchir », déclare Daniel Jositsch, président central de la FSP, cité dans le communiqué.
Petits lacs
Les professionnels ne tarissent pas d’éloges au sujet de l’élu aux nageoires: « Superbe comme une créature mythique, impitoyable comme un fougueux prédateur, le sandre est apprécié à la pêche comme en cuisine. Il est un des poissons les plus fascinants des eaux suisses. »
Ce poisson est cependant un « immigré ». Il n’a commencé à se répandre en Suisse que depuis une soixantaine d’années. Aujourd’hui, il vit en nombre important dans les lacs de Morat, de la Gruyère, de Schiffenen, de Sihl, de Constance et dans le lac de Lugano. Mais il se sent également à l’aise dans de nombreux cours d’eau, retenues de barrages et canaux du Plateau, précise la FSP.
Le sandre se distingue par ses deux nageoires dorsales séparées, l’antérieure étant dotée d’épines marquantes. « Ses écailles légèrement scintillantes, ses grands yeux et sa bouche largement protubérante lui donnent un air de noblesse », s’emballe la FSP.
Redoutable, atypique
Le sandre est également redoutable. « C’est un excellent chasseur, supérieur à la plupart de ses proies. De plus, comme les loups, les sandres se déplacent en meute, encerclent leurs proies de manière coordonnée, puis attaquent soudainement. »
Pendant la période de frai, le mâle construit un nid sur un fond de gravier ou de sable, souvent à proximité de structures immergées comme des racines. Il attire une femelle qui dépose les oeufs dans cette nurserie. Après la ponte, le mâle reste pour surveiller les oeufs avec férocité, précisent encore les pêcheurs.
Grâce à sa capacité d’adaptation, le sandre est une des rares espèces de poissons à survivre par ses propres moyens. « Mais nous devons l’exploiter de manière durable, c’est pourquoi il faut des dispositions de protection », plaide David Bittner, administrateur de la FSP.