Thomas Borer rappelé à Berne

L'ambassadeur Borer (à g.) avec le chef de la diplomatie suisse, Joseph Deiss, en juin 2001 à Interlaken. Keystone Archive

L'ambassadeur de Suisse en Allemagne revient à Berne dès fin avril. Pour le Conseil fédéral, il n'est plus à même de mener à bien sa mission de manière crédible.

Le gouvernement fédéral a pris cette décision ce mercredi à la suite de la polémique née d’un article du Sonntagsblick et de dimanche.ch. Le 31 mars, les journaux affirmaient que Thomas Borer avait reçu la visite d’une femme, à l’ambassade, dans la nuit du 21 mars.

Intérêt supérieur de l’Etat

«Je regrette cette situation», a commenté le conseiller fédéral Joseph Deiss devant la presse à Berne, soulignant le manque de coopération de l’ambassadeur depuis le début de l’affaire.

M. Borer a en effet refusé de venir s’entretenir à Berne avec M. Deiss ou d’évoquer une solution «consensuelle» comme celle de son envoi dans un autre pays.

Le gouvernement a pris sa décision dans l’intérêt de la présence suisse en Allemagne, du fonctionnement de l’ambassade à Berlin et de celui de la politique étrangère helvétique, a ajouté le ministre des Affaires étrangères. M. Borer est sous une pression telle qu’il ne peut exercer sa fonction à Berlin en toute liberté.

Le Conseil fédéral désapprouve la façon dont certains médias ont traité l’éventuelle liaison extraconjugale qu’ils ont prêtée à l’ambassadeur. Joseph Deiss a insisté sur le fait que la vie privée de ses collaborateurs ne le regarde pas dans la mesure où elle ne les empêche pas d’accomplir leur tâche. Il ne s’agit donc pas de savoir si Thomas Borer est coupable ou non des faits que la presse lui reproche.

L’ambassadeur a été «transféré et non licencié», a souligné le conseiller fédéral, estimant prématuré d’évoquer l’avenir professionnel du diplomate dont «les qualités sont connues».

Le Département fédéral des affaires étrangères doit désormais lui trouver une nouvelle fonction à Berne et un successeur à Berlin.

swissinfo avec les agences