Tour de France: trois Suisses derrière Armstrong
Vainqueur du Tour pour la 5e fois, l’Américain Lance Armstrong est entré dans la légende. Côté suisse, seuls Laurent Dufaux et Steve Zampieri ont rempli leur contrat.
Markus Zberg est très loin. Sven Montgomery et Pierre Bourquenoud ont abandonné.
Même affaibli par la canicule, attaqué sans répits par ses rivaux et victime d’une chute, Lance Armstrong a su résister à l’Allemand Jan Ullrich (2e) et au Kazakh Alexandre Vinokourov (3e) pour s’offrir une cinquième victoire consécutive sur les routes du Tour de France.
Vainqueur de l’édition du centenaire, l’Américain rejoint dans la légende Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain, eux aussi vainqueurs à cinq reprises. Armstrong et Indurain sont les deux seuls à avoir gagné tous leurs tours à la suite.
Cinq Suisses au départ, trois à l’arrivée…
Cinq à l’ombre de la Tour Eiffel au départ (Laurent Dufaux, Steve Zampieri, Markus Zberg, Sven Montgomery, Pierre Bourquenoud), les Suisses n’ont été que trois à couper, dimanche, la ligne d’arrivée sur les Champs-Élysées. Après 3427,500 kilomètres de course.
Pour sa rentrée sur le Tour après sa terrible chute dans l’étape de Sarran en 2001, le Bernois Sven Montgomery a connu des problèmes gastriques qui l’ont poussé à l’abandon.
Pour son premier Tour de France malgré ses 34 ans, Pierre Bourquenoud a également dû mettre pied à terre; épuisé et souffrant d’une infection urinaire. Le Fribourgeois avait été le premier coureur à s’élancer le samedi 5 juillet lors du prologue.
Enfin, même s’il a franchi la ligne, l’Uranais Markus Zberg n’a jamais réussi à se mettre en évidence et a passé les 22 étapes dans l’anonymat du peloton.
Dufaux, la référence
A 34 ans, Laurent Dufaux a réussi son onzième Tour. Quatrième en 1996 et 1999, il est arrivé à Paris la sixième fois.
Très satisfait de son Tour, le Vaudois s’est «montré» dans les Pyrénées en terminant second de l’étape de Laudenvielle. Il termine également deuxième du classement général du Grand prix de la montagne derrière le Français Richard Virenque.
«Toutes les arrivées sur les Champs-Élysées sont belles, explique Laurent Dufaux. Cela signifie que l’on a terminé le Tour. Il y a toujours de l’émotion. Mon plus grand souvenir restera ma première arrivée à Paris. C’était la réalisation d’un rêve.»
Et le Vaudois d’ajouter: «Un autre souvenir restera gravé dans ma mémoire. En 1997 le Tour d’honneur sur les Champs avec l’équipe Festina. Nous avions remporté le classement par équipes.»
Lors de cette édition 2003 du Tour de France, le Vaudois a une nouvelle fois démontré qu’il courrait toujours à un haut niveau. «C’est capital pour la suite de ma carrière. Je suis partant pour une nouvelle saison.»
Le capitaine de route de l’équipe Alessio a en point de mire les Jeux olympiques d’Athènes. Il pourrait cependant, pour la deuxième année de suite, renoncer à une participation aux Mondiaux qui se dérouleront à Hamilton au mois d’octobre.
La belle «première» de Zampieri
Dans le sillage de Laurent Dufaux, le jeune Neuchâtelois Steve Zampieri a également réussi son Tour. Son premier. Sa principale satisfaction, au plan sportif, reste sa huitième place d’étape conquise à Loudenvielle où il a longtemps accompagné les meilleurs avant de caler dans le final.
«Arriver sur les Champs après trois longues semaines est un rêve qui se réalise, commente le jeune homme de 26 ans. Tant de choses peuvent arriver. C’est seulement après l’avoir couru qu’on prend conscience que le Tour est quelque chose de grand.»
A l’instar d’une petite vingtaine de coureurs, Steve Zampieri a enchaîné le Tour d’Italie et le Tour de France. «C’est lourd à gérer. Je ne pense pas reconduire un tel enchaînement. Même s’il ne m’a pas si mal convenu.»
Reste désormais à savoir si Jean-Claude Leclercq, directeur technique de Swiss Cycling, lui offrira un siège pour les Championnats du monde: «Le circuit, avec le passage répété d’une montée très dure, devrait lui convenir».
Pour sa part, le petit grimpeur neuchâtelois affirme: «Si l’équipe de Suisse a besoin de moi, je suis partant».
swissinfo, Pierre-Henri Bonvin, Paris
Lance Armstrong a remporté son cinquième Tour de France d’affilée. Il rejoint ainsi dans la légende Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain, vainqueurs à cinq reprises. Le Texan a égalé l’Espagnol. Ils sont les deux seuls à s’être imposés cinq fois de suite.
Si l’Américain a remporté ses quatre Tours précédents dans la «facilité», il est allé au bout de ses possibilités lors de cette édition du centenaire pour battre le revenant allemand Jan Ullrich (1’01), vainqueur en 1997 et cinq fois deuxième en six participations.
Le Kazakh Alexandre Vinokourov a terminé troisième à 4’14.
Meilleur Suisse, Laurent Dufaux termine à la 23e place. Pour son premier Tour de France, Steve Zampieri finit lui à la 87e. Markus Zberg termine 92e.
Les points forts du Tour de France 2003:
– Les quatre victoires du sprinter Alessandro Petacchi.
– L’attentisme de Jan Ullrich dans la montée sur le plateau de Bonascre, puis sur Loudenvielle, Lance Armstrong montrant des signes de fragilité depuis le départ. C’est là que l’Allemand a probablement perdu le Tour.
– La terrible chute de l’Espagnol Joseba Beloki sur la route de Gap – elle l’a contraint à l’abandon – alors qu’il pouvait inquiéter Armstrong.
– La chute d’Armstrong dans la montée de Luz-Ardiden avant de remporter l’étape. Et le geste de Jan Ullrich engageant ses adversaires à attendre son retour dans le peloton.
– A ne pas occulter la déroute des Italiens, dont Gilberto Simoni. Le vainqueur du Giro s’était promis de faire éclater en brèche la mainmise d’Armstrong!
– A prendre en compte la chute de Hamilton, quatrième à Paris malgré une fracture de la clavicule dès la première étape à Meaux.
– Vainqueur du Grand prix de la montagne (maillot à pois) pour la sixième fois de sa carrière, Richard Virenque est également entré dans la légende. Il a rejoint l’Espagnol Federico Bahamontes et le Belge Lucien Van Impe.
– L’Australien Baden Cooke remporte pour la première fois le maillot vert du meilleur sprinter.
– 40,940, c’est la meilleure moyenne/horaire du vainqueur de Tour de tous les temps.
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