Tour de Romandie: le mot fin prendra-t-il toute sa signification ?
L'Italien Dario Frigo a remporté le Tour de Romandie. Fin de la 55e édition. Un mot fin qu'on espère bientôt voir s'inscrire sur le dernier chapitre de la grande saga qui dure depuis deux ans : «Qui organisera les prochaines éditions?»
Le 55e Tour de Romandie appartient (déjà) au passé. Au plan sportif, il s’inscrit dans la droite ligne des précédents. Après cinq jours de course, de Pfaffnau, en terre lucernoise, à Genève, l’Italien Dario Frigo a gravé son nom au palmarès.
Et les Suisses prétendants au maillot vert – Oscar Camenzind et Laurent Dufaux – ont vu leurs espoirs s’effilocher au fil des kilomètres. Voilà pour le présent.
Et demain? «Qui organisera les prochaines éditions?»
Propriétaire du Tour de Romandie, la Fondation pour un cyclisme romand (FCR), a donné mandat à la Fondation arc-en-ciel – de l’Union cycliste internationale (UCI) – de trouver un organisateur.
Trois candidats sont présents sur la ligne de départ: DPO (la société de Daniel Perroud, l’actuel organisateur dont le mandat a pris fin), IMG-Suisse de Marc Biver – il détient les droits du Tour de Suisse -, et la Société Rizzoli – RCS Sport, organisatrice, entre autres, du Tour d’Italie.
Mais comment en est-on arrivé à pareille situation? Ancien patron du Tour de Romandie – il était tout à la fois président de feu Union cycliste suisse (UCS) -, membre influent de l’UCI, Claude Jacquat, a convaincu en son temps les clubs romands de créer la FRC.
Cela, dans le but est de préserver le patrimoine romand: pour qu’il ne «tombe pas entre les mains» de la nouvelle Fédération cycliste suisse (FCS), née de la fusion avec la partie alémanique, alors dans la chienlit.
La FCR a alors confié l’organisation du Tour de Romandie à la société DPO du Genevois Daniel Perroud. Qui engageait alors le même Claude Jacquat en qualité de consultant.
Or, le divorce entre les deux hommes a été consommé voilà deux ans. «Les deux dernières éditions du Tour de Romandie ont été gâchées par des campagnes de presse indignes et calomnieuses de la part de dirigeants du cyclisme international», rappelle Daniel Perroud.
Homme influent au sein de la… FCR, Claude Jacquat – on ne soulignera jamais assez ce qu’il a apporté au cyclisme suisse – est devenu le personnage central de cette saga. Dont la fondation arc-en-ciel, de l’UCI, est appelée à inscrire le mot «fin». Mardi 15 mai elle présentera son candidat à la FCR.
Les clubs et les six associations cantonales romandes, par le biais d’une lettre ouverte à Hein Verbruggen, président de l’UCI, ont exprimé «…leur colère quant à l’appel d’offres lancé par la Fondation arc-en-ciel de l’UCI.»
Ils estiment que DPO a rempli son mandat avec satisfaction, depuis cinq ans, tout en assurant l’ancrage du Tour de Romandie dans son pays. D’obscures prétextes sont, pour eux, à la base de situation périlleuse qui «bafoue l’honneur d’une région.» Leurs réactions sera-t-elle suffisante pour influencer l’UCI?
Pierre-Henri Bonvin, Genève
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