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Condamné pour l’assassinat de sa maîtresse à 12 ans de prison

Le Tribunal criminel a jugé odieux la façon dont l'accusé a poignardé son amante, estimant qu'il s'agissait bel et bien d'un assassinat (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Le Tribunal criminel de Genève a condamné vendredi un homme de 41 ans à 12 ans de prison. Le prévenu a été reconnu coupable de l’assassinat de son amante, en janvier 2016, à La Plaine (GE). Il lui avait asséné 13 coups de couteau.

“Votre faute est très lourde”, a déclaré, s’adressant à ce mécanicien auto de formation, le président du tribunal François Haddad. La cour a retenu le mobile particulièrement odieux et futile qui a poussé le prévenu à tuer. L’accusé voulait empêcher sa maîtresse de 49 ans de révéler leur relation à sa compagne de l’époque.

Poignardée par surprise

Pour le tribunal, le prévenu a agi par pur égoïsme, pour s’épargner un désagrément, alors qu’il était lui-même responsable de la situation. Lorsqu’il s’est rendu à l’appartement de sa victime, il n’a pas privilégié le dialogue. Il l’a frappé avec un couteau qu’il était allé chercher à la cuisine en la prenant par surprise.

Il a ensuite poignardé son amante encore 12 fois. Il “s’est acharné sur elle” et la victime, qui s’est vidée de son sang, a dû se voir mourir durant longues minutes, a souligné le tribunal dans son jugement. Le prévenu s’en est pris à une femme sans défense, qui lui faisait confiance et qui l’avait aimé.

Une personnalité borderline

A la décharge de l’accusé, les juges ont noté l’excellente collaboration dont il a fait preuve durant la procédure, sa prise de conscience de la gravité de son acte ainsi que sa volonté faiblement restreinte telle que l’ont décrite les experts chargés d’analyser sa personnalité, qualifiée de borderline.

Le Tribunal criminel a retenu la circonstance aggravante de l’assassinat et n’a pas suivi la défense qui avait plaidé pour une condamnation pour meurtre. Vincent Spira ne savait pas à l’issue de l’audience de jugement si un recours allait être déposé contre le verdict.

“Cette question mérite réflexion”, car, selon l’avocat, la peine qui a été infligée “n’apparaît pas comme excessive ou disproportionnée” par rapport au crime qui a été commis. Laura Santonino, l’avocate de la fille de la victime, s’est, pour sa part, montrée satisfaite du jugement, “qui prend en compte l’atrocité de ce qui s’est passé”.

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