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De la prison à Hollywood: Danny Trejo, l’éternel méchant latino

Ses moustaches, ses cicatrices et ses tatouages ont fait la célébrité Danny Trejo à Hollywood. KEYSTONE/AP/CARLOS JASSO sda-ats

(Keystone-ATS) Dans une vie antérieure, Danny Trejo a fait de la boxe, vendu de la drogue et fait de la prison. Ses moustaches, ses cicatrices et ses tatouages ont ensuite fait sa célébrité à Hollywood, lui qui incarne le cliché de l’éternel méchant latino.

A 74 ans, l’acteur d’origine mexicaine est devenu incontournable avec près de 370 apparitions sur le grand (« Desperado », « Les Ailes de l’enfer », « Heat ») et le petit écran (« Breaking Bad », « X-Files » et « Sons of Anarchy ») sans compter la publicité. Presque à chaque fois, il a le mauvais rôle.

« On a toujours besoin d’un méchant, et ce qui est bien avec les méchants c’est qu’ils ont toujours du travail », explique-t-il en riant à l’AFP, en pleine promotion du DVD du film d’action « Death Race Beyond Anarchy ».

Le cliché du « bandido » latino

Et il a tout pour correspondre au rôle: des tatouages, notamment celui d’une femme coiffée d’un sombrero, des cicatrices, de grosses moustaches, de petits yeux et un fort accent espagnol. Bref, le cliché du « bandido » latino dont il s’amuse.

« Les gens intelligents connaissent la vérité sur les latinos, chez qui on trouve de tout », affirme l’acteur. Pendant la campagne présidentielle américaine de 2016, Donald Trump avait qualifié les immigrants mexicains de violeurs et de trafiquants de drogue.

« Je ne suis pas passionné par la politique, mais je sais que la vérité s’imposera », dit l’acteur. Qui est un citoyen américain, né à Los Angeles.

« Les latinos ont fait beaucoup de chemin depuis que j’ai commencé et aujourd’hui, beaucoup d’acteurs latinos sont des stars », explique-t-il, sans s’inclure dans la liste. Humble, il utilise aussi sa notoriété pour participer à des programmes de lutte contre la drogue.

« Monsieur Trejo »

Il est arrivé au 7e art par des chemins détournés, qui l’ont notamment mené en prison.

Dans sa jeunesse, il est doué pour la boxe et veut passer professionnel, mais il sombre dans la drogue et est incarcéré plusieurs fois pendant onze ans. En prison, il remporte des championnats chez les poids légers puis les welters. Une vente de fausse cocaïne à un policier sous couverture le fait une nouvelle fois tomber et il décide en détention de lutter contre son addiction.

Pendant sa cure de désintoxication, il rencontre le scénariste Eddie Bunker. En 1985, alors que Bunker travaille sur le film « Runaway Train », il lui offre un emploi: entraîner l’acteur Eric Roberts, qui joue dans le film, pour des scènes de combat. Il sera payé 320 dollars par jour, une proposition qu’il accepte aussitôt.

Le réalisateur, le Russe Andreï Konchalovsky, lui offre ensuite un petit rôle dans le film.

« Je ne savais pas à quoi ressemblait un tournage, et les gens ont commencé à m’appeler Monsieur Trejo », dit-il en riant. « Le monde peut penser que vous êtes une vedette, mais moi non, affirme-t-il, c’est un travail comme vous faites le vôtre, c’est ce que je fais pour gagner ma vie. »

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