Un homme tire dans la rédaction d’un journal américain: cinq morts
(Keystone-ATS) Un homme aux motivations inconnues a ouvert le feu jeudi dans la salle de rédaction d’un journal à Annapolis, la capitale de l’Etat américain du Maryland, faisant au moins cinq morts et plusieurs blessés, ont affirmé les autorités locales. Un suspect a été arrêté.
Le tireur, un « adulte blanc », est en détention et il est actuellement interrogé par la police. « Il n’est pas particulièrement coopératif », a commenté sur CNN un responsable du comté d’Anne Arundel, à une heure de route de la capitale fédérale, Washington.
Le suspect a utilisé un fusil, selon un porte-parole de la police. L’enquête ne s’oriente pas vers un acte terroriste et cette fusillade est pour l’instant considérée comme un incident localisé, a précisé un responsable des forces de sécurité.
Le quotidien avait reçu des menaces sur les réseaux sociaux, a déclaré un responsable de la police locale. La fusillade est une « attaque ciblée contre le Capital Gazette ».
Quatre victimes sont mortes sur les lieux de l’attaque et la cinquième est décédée à l’hôpital. Il y a « deux autres, peut-être trois blessés moins gravement », a précisé le responsable du comté.
Caché sous un bureau
L’individu a ouvert le feu dans la salle de rédaction du quotidien d’Annapolis Capital Gazette à 14h40 locales (20h40 en Suisse), selon le Baltimore Sun, propriétaire du Capital Gazette depuis 2014. Il a ensuite tenté de se cacher sous un bureau avant de se rendre aux forces de police.
L’un des journalistes présents au moment des faits a raconté la fusillade dans une série de messages du Twitter. « Un tireur a ouvert le feu à mon travail. Plusieurs personnes sont mortes », a-t-il encore écrit. « Le tireur a tiré à travers la porte en verre du bureau et a ouvert le feu sur plusieurs employés », a-t-il ajouté.
« Il n’y a rien de plus terrifiant que d’entendre plusieurs personnes se faire tirer dessus alors que vous êtes caché sous votre bureau et que vous entendez le tireur recharger son arme », a-t-il également raconté alors qu’il se trouvait dans les locaux de la police, attendant d’être interrogé par les enquêteurs.
Le journal partage cet immeuble avec d’autres entreprises. Le site a été rapidement évacué. Les rescapés ont été mis en sécurité et les locaux entièrement fouillés par la police.
Six journalistes et deux photographes
Le Capital Gazette est un petit journal qui a été créé en 1727. Il emploie six reporters, deux photographes et cinq secrétaires de rédaction. Ses locaux sont protégés par une porte fermée en permanence, a dit à l’AFP sur place un de ses journalistes.
Le quartier a été bouclé par de nombreuses voitures de police dans cette petite ville de la côte Est des Etats-Unis, connue pour ses bâtiments historiques. La cité est aussi le siège de l’académie de la marine américaine.
« J’ai été informé de la fusillade au Capital Gazette d’Annapolis, dans le Maryland. Mes pensées et prières accompagnent les victimes et leurs familles. Merci aux premiers secours qui sont actuellement sur place », a tweeté le président des Etats-Unis Donald Trump, qui critique régulièrement les médias.
La police de New York a décidé à titre de précaution de déployer des renforts autour des bâtiments abritant des médias à la suite de cette fusillade. « Il n’y a pas de menace active à l’heure actuelle », a dit un porte-parole du NYPD.
Ces derniers mois, ce sont surtout dans des établissements scolaires, en Floride ou plus récemment au Texas, que des tireurs ont fait parler les armes. La multiplication de ces tueries suscite un débat récurrent sur la dissémination des armes à feu dans le pays. Le port d’une arme à feu aux Etats-Unis est un droit garanti par la constitution.