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Journée des droits des femmes: des revendications dans tout le pays

Les membres du Collectif genevois pour la grève féministe lors de la présentation du programme de la Journée Internationale de lutte pour les droits des femmes. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Syndicats, organisations diverses et autres personnalités se mobilisent lundi à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Des manifestations sont aussi prévues.

« De nombreuses professions ne peuvent plus être imaginées sans les femmes. Également dans les domaines dits masculins », a déclaré lundi la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. A travers une série de portraits sur Instagram, elle a choisi de rendre visible les femmes travaillant dans différents secteurs économiques à l’occasion de la Journée des droits des femmes.

Le conseiller fédéral Alain Berset a déclaré sur Twitter que même un demi-siècle après l’introduction du suffrage féminin, la véritable égalité est encore une promesse non tenue: « Nous voyons les progrès en constatant qu’il reste beaucoup à faire », a-t-il souligné.

Reconnaître le travail des femmes

Au niveau des revendications, la Fédération syndicale SUD, basée à Lausanne, insiste sur le travail de « care », le « faux boulot » selon SUD, après la journée de travail, comme faire les courses, aider les enfants avec les devoirs ou nettoyer. Ce travail doit cesser d’être gratuit et être reconnu, à travers par exemple un « bonus éducatif » aux cotisations prises en charge par l’employeur, selon SUD.

« Elles assument toujours la majeure partie du travail domestique non rémunéré, mais elles travaillent aussi en première ligne dans les métiers essentiels. Reconnaissance? Aucune! », s’étrangle pour sa part Unia dans un communiqué. Le syndicat appelle lui aussi à plus de reconnaissance du travail des femmes.

Actions contre la violence

Ensemble à gauche annonce dans un communiqué que sa conseillère nationale Stefanie Prezioso (EAG/GE) déposera huit interpellations durant la session de printemps au sujet « des salariées et précaires, des migrantes, de la santé sexuelle et reproductive » ou encore à propos de la lutte contre « les violences sexistes dans et hors de la sphère privée ».

Les violences à l’encontre des femmes ont aussi été dénoncées lundi par la Jeunesse socialiste. Le parti a déposé symboliquement sur la Place fédérale un lit ensanglanté pour attirer l’attention sur la violence domestique. « L’endroit le plus dangereux pour les femmes est leur propre maison et des mesures de prévention efficaces manquent encore », dénonce le parti dans un communiqué.

Outils de lutte

« Cette année, la Journée du 8 mars est la 100ème à l’occasion de laquelle on célèbre officiellement les droits des femmes. Il n’y a pourtant pas de quoi pavoiser », selon un communiqué de Travail.Suisse. L’organisation syndicale rappelle l’existence de sa plateforme pour lutter contre la discrimination salariale, www.respect8-3.ch.

En raison des restrictions de réunions, l’Union syndicale suisse (USS) propose une semaine de cours virtuels féministes. Les sujets comme la retraite, le travail, l’impact du Covid-19, la violence et le harcèlement sexuels, ou encore l’histoire des pionnières dans les syndicats seront traités.

Le Département des affaires étrangères (DFAE) a présenté à New-York la nouvelle version de l’application Women’s Human Rights (W’sHR), en présence du secrétaire général de l’ONU et du président de l’Assemblée générale de l’ONU, annonce un communiqué du DFAE.

Cette application gratuite offre un accès rapide et simple à tous les textes juridiques de l’ONU pertinents dans le domaine des droits des femmes et de l’égalité entre les sexes. Elle a été développée en collaboration avec le Centre interdisciplinaire pour la recherche en études de genre (IZFG) de l’Université de Berne, poursuit le communiqué.

Santé sexuelle

Sous l’égide d’Amnesty International, un groupe de dix femmes de Suisse alémanique et de Suisse romande qui ont subi des violences sexuelles demande que le droit pénal considère tout rapport sexuel non consenti comme un viol. En fait partie par exemple la chanteuse Sonia Grimm, qui vient en aide depuis plusieurs années aux victimes de violences domestiques.

Les femmes et les jeunes filles doivent pouvoir décider elles-mêmes de leur santé sexuelle. L’accès à l’éducation sexuelle et aux contraceptifs doit être garanti, revendique l’organisation environnementale Ecopop lundi. L’organisation demande à la Direction du développement et de la coopération (DDC) d’intégrer la pilule du lendemain dans ses projets avec les jeunes à l’étranger. Le droit au planning familial devrait également être appliqué, a-t-elle déclaré.

Les musées exposent

La culture se mobilise. A découvrir jusqu’au 27 juin, la nouvelle exposition temporaire du Musée historique de Lausanne plonge dans l’effervescence des mouvements féministes et des revendications en matière d’égalité. Intitulée « Quoi de neuf pussyhat? », elle se veut une réflexion autour de la construction des rôles et des identités de chacun.

Des musées alémaniques proposent aussi des expositions, notamment à la lumière des 50 ans du droit de vote des femmes suisses. Le Musée national à Zurich présente 200 ans de luttes pour les droits des femmes en Suisse.

Le Musée d’Histoire de Berne met en avant des politiciennes ayant oeuvré sous la Coupole fédérale, dont la première conseillère fédérale Elisabeth Kopp ou l’ancienne présidente de la Confédération Ruth Dreifuss. Toujours au registre politique, le Musée d’Histoire de Lucerne donne la parole aux pionnières du canton.

Mobilisations

Mouvement #MeToo, Marche des femmes, Grève du 14 juin 2019: l’actualité récente témoigne du regain et de la vivacité des mobilisations féministes.

A Genève, les revendications féministes sont exposées sur les ponts et les places alentour lundi. Six thématiques sont déclinées en autant de stands en fin de journée, entre le pont de la Machine et l’Ile Rousseau: l’AVS, les femmes migrantes, les violences sexuelles et sexistes, la culture, l’écoféminisme et les luttes féministes internationales.

Dans le canton de Vaud, différentes actions ont lieu, comme l’installation d’un stand féministe sur la Place du 14-Juin à Lausanne. Des prises de parole y sont encore prévues en fin de journée. L’EPFL organise en ligne une série de rencontres avec des personnalités féminines « inspirantes ».

Visibilité des femmes au sein de l’Eglise

Suisse Tourisme participe également à la journée, en lançant l’initiative « 100% Women ». L’organisme invite les femmes alpinistes à gravir au cours des six prochains mois les 48 sommets suisses de plus de 4000 mètres, au sein de cordées exclusivement féminines.

Un groupe interreligieux de femmes et d’organisations appelle les paroisses réformées et catholiques romaines à laisser prêcher des femmes le 1er août. La campagne nationale, nommée « Helvetiaprêche! », s’adresse aux autorités d’Église et propose aux paroisses une sélection de prédicatrices invitées.

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