L’une des plus belles plages brésiliennes souillée par le pétrole
(Keystone-ATS) La mystérieuse pollution aux hydrocarbures, qui a souillé près de 2000 kilomètres de côte dans le nord-est du Brésil, a atteint vendredi Carneiros. La plage est considérée comme l’une des plus paradisiaques du pays.
Sur des images impressionnantes de la chaîne TV Globo, on pouvait voir des dizaines de bénévoles mobilisés pour retirer à la main les galettes de pétrole recouvrant la presque totalité des kilomètres de cette étendue de sable fin bordée de cocotiers.
La plage de Carneiros, haut lieu touristique du sud de l’Etat du Pernambouc, est régulièrement citée comme étant une des plus belles du Brésil. Avec ses eaux couleur turquoise et sa végétation exubérante, elle est même apparue en douzième position d’un classement des plus belles plages au monde, établi par les internautes du site internet TripAdvisor en 2014.
Les autorités locales craignaient vendredi que les nappes de pétrole n’atteignent la cité balnéaire de Porto de Galinhas, une des plus fréquentées du Brésil. Au-delà des plages, les spécialistes s’inquiètent de la pollution des récifs coralliens et de la mangrove, beaucoup plus difficiles à nettoyer.
Origine vénézuélienne
Jeudi, le gouvernement de l’Etat d’Alagoas, un des plus pauvres du Brésil, a annoncé qu’un service chargé de la réinsertion de détenus avait déjà mobilisé une quarantaine d’entre eux pour une opération de nettoyage de la plage de Japaratinga.
D’après l’agence environnementale publique Ibama, cette pollution a déjà atteint 187 localités des neuf Etats du Nord-Est brésilien.
Des procureurs de ces neuf Etats ont réclamé vendredi une décision judiciaire qui contraindrait le gouvernement fédéral à mettre en place un plan d’urgence au niveau national face au « pire désastre environnemental de l’histoire du littoral » brésilien.
Les causes de cette pollution n’ont toujours pas été déterminées, même si des analyses de prélèvements ont confirmé que le pétrole était d’origine vénézuélienne. Les enquêteurs se penchent, entre autres, sur la possibilité d’une fuite provenant d’un « cargo pétrolier fantôme », qui transporterait clandestinement des hydrocarbures en raison de l’embargo pétrolier imposé par les Etats-Unis au Venezuela.