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La punaise marbrée fait des ravages dans les cultures en Suisse

La punaise marbrée, ou punaise diabolique met à mal les cultures fruitières, en particulier les poires. David Szalatnay/Strickhof sda-ats

(Keystone-ATS) Espèce invasive, la punaise marbrée, ou punaise diabolique, a causé de très gros dégâts dans l’arboriculture suisse cette année. Un recensement les estime à plus de 3 millions de francs. Les producteurs de fruits et de légumes sont inquiets.

Lors d’un séminaire organisé cette semaine au centre de compétence pour la formation et les prestations dans l’agriculture et le secteur alimentaire Strickhof à Wülflingen (ZH), des experts suisses et étrangers ont présenté les derniers résultats de la recherche ainsi que des ébauches de solutions.

La punaise diabolique (Halyomorpha halys) se propage fortement en Suisse. Ce ravageur importé d’Asie peut attaquer plus de 200 plantes hôtes différentes. Dans l’arboriculture et dans la culture maraîchère notamment, les piqûres des punaises provoquent des déformations et des parties amères dans le tissu végétal, a indiqué Fruit-Union Suisse (FUS) jeudi dans un communiqué.

Les fruits et les légumes infestés ne peuvent plus être vendus pour la consommation à l’état frais et ne peuvent souvent même plus être transformés. En Italie, pays dans lequel la punaise diabolique est présente depuis un certain temps, les dégâts dans l’agriculture sont chiffrés à 350 millions d’euros en 2019.

Un recensement effectué par la FUS montre qu’en Suisse, le taux de dégâts est passé de 10% en 2018 à 20% en 2019. Les cantons de Thurgovie et de Zurich sont particulièrement touchés. Avec 246 hectares, la Thurgovie arrive en deuxième position concernant la surface de poires. Les pertes y sont estimées à 25% de la récolte, soit plus de trois millions de francs.

Les producteurs de poires du canton de Zurich sont aussi fortement touchés. Là aussi, les pertes s’élèvent à 25%, ce qui équivaut à 200’000 francs sur 18 hectares. Les cantons d’Argovie, de Saint-Gall, de Lucerne et de Zoug estiment les pertes à plus de 20%. Au total, elles devraient atteindre plusieurs millions de francs.

Solutions rapides nécessaires

Aucun produit phytosanitaire efficace n’est actuellement autorisé en Suisse pour lutter contre ce nouveau ravageur. Les expériences faites à l’étranger montrent néanmoins que des produits phytosanitaires combinés avec des auxiliaires permettent de protéger les cultures.

Il a été démontré cette année que le meilleur antagoniste naturel, la guêpe samouraï (Trissolcus japonicus), se propage déjà au sud et au nord des Alpes. Etant donné qu’elle se propage spontanément en Suisse, la FUS et l’Union maraîchère suisse demandent une autorisation générale pour la guêpe samouraï ainsi qu’une homologation d’urgence de produits phytosanitaires efficaces.

Interrogé par Keystone-ATS, David Szalatnay, du centre de compétence Strickhof, précise que la guêpe se répand plus lentement que la punaise. Il faudra peut-être attendre des années avant qu’un équilibre entre les deux espèces s’instaure.

En outre, des études ont montré que seulement 60% des oeufs de punaise sont parasités et détruits par la guêpe, qui y pond ses propres oeufs. Cela ne suffira pas à résoudre le problème, estime le spécialiste.

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